The Majorettes A.K.A. One By One est un film de genre de 1988 réalisé par S William Hinzman. Et si ce nom ne vous dit rien le visage de ce réalisateur et acteur sera forcément familier aux amateurs de cinéma horrifique puisque c'est lui qui incarne le mythique tout premier mort vivant que l'on voit au début de La Nuit des Morts Vivants de Romero et qui tente de boulotter Barbara dans le cimetière.


The Majorettes s'inscrit dans la vague des slashers des années 80 avec cette histoire de tueur en tenue militaire qui s'attaque avec un couteau de chasse à une troupe de majorettes sur fond de rédemption christique. Mais ce qui fait la singularité du film c'est qu'il va vriller dans sa seconde partie vers l'action et presque vers le rape and revenge.


Le film s'ouvre de manière assez réjouissante puisque l'on y voit cette troupe de majorettes nous offrir une chorégraphie un peu approximative qui d'emblée nous fera nous interroger pour savoir si les filles sont plus mauvaises actrices que danseuses ou inversement. Avec la même grâce qui me caractérise lorsque j’attaque une Macarena après douze vodka pomme, nos danseuses nous offre des solos improbables à faire se pendre un juré de Danse avec les Stars avec ses propres intestins … bref, ça commence bien et ça continue encore mieux lorsque la chorégraphe en chef lance un : " allez c'est bon tout le monde à la douche " . Après nous voilà partie pour un slasher assez basique avec son tueur en mission pour le saigneur qui tranche de la gorge de donzelles miches à l'air par paquet de six afin de les laver dans le sang de leurs écarts de conduite. Le tueur qui ressemble à un chasseur en tenue commando pour butter du lapin n'est pas ultra charismatique, son mode opératoire manque franchement de variété mais le film reste efficace avec une multitude de cous tartinés de latex et joyeusement tranchés dans le vif le tout sur une musique synthétique aux accents parfois très Carpenter. Un peu fourre tout le film introduit pas mal de suspects et de personnages tordus comme un prêtre exalté, un crétin voyeur, des voyous sudistes et dealers ou une infirmière rigide et un brin sadique. Le pire c'est que tout ce petit monde finira par coexister dans un scénario qui parvient à rassembler tous les morceaux à priori un peu éparses dans une histoire cohérente. Et si le visage et l’identité du tueur est assez vite révélé cela permet au film de rebondir dans un schéma plus machiavélique et de partir flirter au contours du rape and revenge lorsque le petit ami d'une des majorette se transforme en Rambo maigrichon pour se venger.


The Majorettes n'est évidemment pas un grand film, l'acting est très moyen , les dialogues sont assez insipides et le film n'est pas bien loin de basculer plusieurs fois dans le nanar surtout lors d'un dernier acte qui vire un peu au n'importe quoi avec explosions, vengeance au M16 et festival de grimaces exprimant une mort atroce. Pourtant ce revirement scénaristique à mi parcours qui est assez amusant suffit largement pour que j'accorde à ses petites majorettes une moyenne aussi courte que leurs jupettes. Pour ne rien gâcher le film se termine sur une scène assez glaçante et sombre une fois remise en perspective avec la globalité du film, comme quoi la noirceur revient parfois un peu figer les sourires narquois.


The Majorettes est une sympathique série B franchement distrayante pour les amateurs du genre. Y-a clairement pas de quoi se mettre une mini jupe et faire du lancer de bâton avec sa télécommande, mais y-a moyen de passer une bonne soirée.


freddyK
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le 7 oct. 2022

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