Les amateurs de film d'horreur auront vu défiler toutes sortes de tueurs mais One eyed monster propose un psychopathe pervers d'un nouveau genre. Effectivement le film de Adam Fields met tout simplement en scène un drôle de braquemart serial killer, une idée bien foutraque même si le concept n'est pas tout à fait original et inédit comme le prouve Pervert de Jonathan Yudis sorti en 2005.
One eyed monster commence comme un slasher classique avec une équipe de tournage de film porno qui part s'isoler dans un petit chalet perdu dans la montagne. Isolés par les chutes de neige le producteur, les acteurs, actrices et techniciens vont très vite devoir faire face à des événements pour le moins étranges. Frappé par un rayon lumineux venant du ciel l'un des acteurs du film voit son sexe se détacher, prendre vie et commencer à tuer et pénétrer tout ce qui bouge sur le plateau.
Avec un tel concept One eyed monster ne pouvait être qu'une comédie potache jouant souvent sur le registre de l'humour qui vise le slip et des gags salaces. C'est certes souvent le cas mais le film s'avère finalement beaucoup plus drôle et léger que vulgaire ou graveleux. Un humour qui ne plaira pas forcément aux esprits les plus délicats et aux fines bouches mais qui aligne pourtant les situations, les sous entendu rigolos et les répliques qui font mouche. On s'amuse donc beaucoup devant le portrait acide que Adam Fields dresse du petit microcosme du cinéma porno entre acteur à moitié idiot, actrice qui répète leurs trois lignes de dialogues comme si elles devaient jouer du Tenessee Williams, techniciens pas vraiment motivés et producteur cynique, poltron et méprisant. Impossible également de garder son sérieux devant la performance du vétéran Charles Napier (Supervixens, Les blues brothers, Rambo..) lorsque ce dernier raconte avec aplomb comme un vieux baroudeur avoir déjà croisé une bite tueuse au Vietnam.
Si le film verse plus volontiers vers la comédie que vers l'horreur et le frisson il réserve toutefois quelques mise à mort et effets gore sympathiques. On retiendra surtout le sort peu enviable et inattendu réservé au producteur après sa tentative de fuite en moto-neige. Un temps pressenti pour le rôle du chibre en folie ce n'est finalement pas Harvey Weinstein qui interprète le malheureux hardeur qui perd son outil de travail mais le vétéran du porno américain Ron Jérémy (Capitaine Orgazmo, Hyper tension 2). L'occasion pour Adam Fields de donner à son film une dimension assez inattendu en dressant le portrait à la fois émouvant et nostalgique des anciennes gloires du cinéma porno des seventies, pionniers d'un genre et aujourd'hui totalement has-been. On retrouve dans One eyed monster une autre star du X des années 70/80 avec Veronica Hart dans un rôle plutôt émouvant de femme de 40 ans semblant en avoir 105 aux yeux du public, des producteurs et des nouvelles starlettes peu reconnaissantes du X. Un petit supplément de sens et de profondeur qui place illico One eyed monster au dessus de la grosse poilade potache et vulgaire.
One eyed monster est donc un petit film fort sympathique avec du sens et de l'esprit. Un pur divertissement pour adultes à regarder sans se prendre la tête et en se grattant les .....