Oneechanbara Vortex par Rick Jacquet
En 2008, le premier Onechanbara avait été une plutôt bonne surprise, gardant totalement l’aspect jeu vidéo pour livrer un produit fun, limité certes dans ses effets, son histoire et son budget, mais très sympathique au final. À peine un an plus tard, voilà qu’une suite débarque, se focalisant sur l’histoire de l’opus sur X-Box 360. Et là, on tombe de haut, malgré des attentes dés le départ plutôt basses. Car tout ce qui rendait le premier épisode sympathique n’est plus là. Changement de réalisateur (adieu le correct artisan Fukuda Yôhei), changement de chorégraphe (adieu Ohara Gô), changement d’actrices (adieu Otoguro Eri et Nakamura Chise), oui, personne ne rempile. Est-ce un mal ? Pas nécessairement, sauf qu’il faut bien avouer que l’équipe du premier film fonctionnait pas mal. Dès le début, on adhérera ou pas à ce nouvel épisode, qui finalement, ne garde rien du premier opus. Ceux qui étaient morts ne le sont plus, certaines personnages sont un peu différents, Aya parlera plus qu’auparavant, au début du film, elle fera même équipe avec Saki, sa sœur, alors que dans le premier film, elles étaient ennemies. Les deux jeunes femmes sont au départ seules, pas de sidekick. Le background des personnages change également, nous aurons donc droit à de nouveaux flashbacks, ou l’on apprend que les parents sont morts à cause de Himiko. Ça tombe bien, le but du métrage, c’est de tuer Himiko, qui elle, prend le sang de certains personnages afin de devenir immortelle.
Une intrigue minimaliste, comme pour le premier film. Sauf que là où le premier film se voulait fun, ressemblait à tout point de vu à un jeu vidéo, ici, tout ne fonctionne pas. En cause ? Beaucoup de choses ! En premier lieu, la mise en scène, semblant beaucoup moins inspirée que le premier, va abuser de certains effets de styles, qui vont venir en partie gâcher les chorégraphies, qui, bien qu’inférieures à celles du premier film, sont tout de même d’un bon niveau. À chaque coup donné qui touchera sa cible, le réalisateur ne va pas pouvoir s’empêcher de nous donner une giclée de sang numérique sur l’écran. Dans un combat à un contre 20 zombies, vous pouvez imaginer le résultat, lassant, surtout que les giclées ne se comptent qu’au nombre de trois. Bonjour la diversité. Pire, cet élément venant s’incruster sur l’écran vient parasiter l’action, rendant certains plans illisibles. Outre cet effet de style totalement raté dont le réalisateur abuse, on pourra noter l’utilisation abusive lors de certains combats des ralentis, notamment lors du combat final. Voir un combat entier basé sur des ralentis, avec en prime, des gros plans, et des effets numériques ignobles sur les personnages et sur l’écran, voilà qui n’est pas fameux.
Mais il n’y a pas que la mise en scène et ces différents effets qui sont à la ramasse. Le scénario, s’étendant sur 1h30, peine à trouver son rythme, et à en donner aux différentes scènes. Si bien que l’ensemble devient rapidement pénible. Pour ne rien arranger, il faudra bien avouer que les différents acteurs, et surtout actrices, ont beaucoup de mal à nous faire oublier celles du premier film. Ce n’est pas vraiment un souci de jeu, le premier n’étant pas un modèle à ce niveau, mais probablement un problème de présence à l’écran, de charisme. Avec son histoire beaucoup moins intéressante, sa réalisation abusant d’effets ratés, ses acteurs qui ne laissent rien de marquant à l’image, ce second Onechanbara n’a pas grand chose jouant en sa faveur, surtout si l’on ajoute des effets spéciaux souvent ratés, un rythme pas toujours très soutenu. C’est dommage après un premier film sympathique, la licence avait de beaux jours devant elle, et si les chorégraphies sont un poil décevantes, certains moments sont plutôt bien trouvés également.
En bref, Onechanbara vortex est un second opus bien décevant. On ne peut s’empêcher de le comparer à son ainé, et la comparaison fait mal, à tous les niveaux.