Renaissance Man est à l’image de son personnage principal : il traîne la patte, ne fait preuve d’aucune intelligence particulière mais reste attachant. Soit une comédie qui projette dans le microcosme militaire un ancien responsable de la publicité, chargé d’éduquer les soldats les moins doués afin de développer chez eux les compétences qu’ils n’ont pas ailleurs. Il aurait été plus intéressant de confronter à ces jeunes bidasses un véritable professeur dont le savoir et la pédagogie se voient ébranlés par l’armée, contraints de se réinventer ; en lieu et place, un petit blablateur face à des volontaires pas très doués. Aussi les personnages du film sont-ils des marginaux réunis par une histoire personnelle complexe ; la salle de classe devient une cellule de crise dans laquelle les identités morcelées retrouvent une forme d’unité en s’éprouvant par et dans le théâtre de Shakespeare, ses complots, ses stratégies. Tout cela au rythme des veillées, des exercices sportifs, portés par la bande originale que signe Hans Zimmer. En résulte une comédie assez peu drôle mais pourvue d’un potentiel sympathie suffisant pour en faire un divertissement correct.