Toutes les filles barbotent dans l'eau. Vous, vous nagez comme un homme.

Suite à des désaccords artistiques pendant le tournage du magnifique Goldfinger, Guy Hamilton n'a pas souhaité poursuivre l'aventure bondienne et a donc cédé sa place de metteur en scène à Terence Young, le réalisateur des deux premiers opus. Pour ma part, je suis un peu partagé. Je suis content de voir un bon cinéaste prendre les rênes d'une des plus remarquables franchises d'espionnage jamais vue au cinéma mais aussi déçu de ne pas voir Guy Hamilton faire plus. Ce dernier avait apporté quelque-chose de neuf et d'innovant à la série dans le troisième opus. Tant pis, comme tout le monde, je vais devoir me contenter de ce que je visionne.

L'introduction commence très fort par une bagarre bien brutale entre un James Bond en pleine forme et un travesti, suivie par une sortie marquante de l'agent secret avec son jet pack et après, c'est le générique. C'est un début qui donne bonne impression, développant même un solide aperçu de ce qui nous attend pour la suite des événements. Comme on a repris le metteur en scène des deux premiers opus, il faut malheureusement faire une croix de tout ce qu'on a vu dans Goldfinger.

L'opus concentre beaucoup son histoire sur les îles des Bahamas, ce qui nous laisse croire que c'est un retour aux sources du premier opus, d'autant que cette production contient plus de scènes mouvementées que dans le précédent opus, on est donc plus dans le concept du second volet. Ce genre de changement peut déstabiliser pas mal de gens, c'est à croire que la franchise semble partir dans une direction et revenir à son point départ pour repartir dans une autre. Cela dit ! Quel est mon bilan ?

En quelques mots, c'est un bon opus mais je le trouve assez inférieur aux trois autres, même si je me suis pas mal régalé devant les scènes aquatiques et les décors exotiques des îles qui en foisonnent émerveillement dans ce volet. L'organisation SPECTRE est de retour, prête à commettre un malheur pour planifier un plan infâme à la planète. Seul obstacle sur leur route, James Bond, l'espion toujours brillamment interprété par un Sean Connery qui assure toujours et qui s'impose à merveille sur le grand écran. Du côté des James Bond Girls, nous sommes servis.

On tient un trio féminin qui fait vraiment plaisir, avec plusieurs origines dont l'italienne Luciana Paluzzi et surtout Claudine Auger, 1re dauphine de Miss Monde en 1958 et première actrice française occupant un rôle dans une franchise aussi reconnue que celle-ci. Le méchant joué par Adolfo Celi est une présence machiavélique intéressante, surtout avec son physique de rapace et son cache œil qui lui donne un bon air de pirate. C'est un bon point qui compense largement une vision scénaristique digne du genre de l’espionnage, mettant en avant un espion qui ne doit pas perdre son temps.

La construction de cet opus est aussi fine que celle des deux premiers, avec une mise en scène bien dynamisée et un rythme qui tient la route. Quant aux scènes d'action, c'est bien foutu techniquement mais je ne cache pas que la bataille des hommes-grenouilles ne pas énormément séduit. C'est un peu bordélique et répétitif à force de faire défiler des images similaires. Heureusement qu'on peut profiter de l'utilisation de certains gadgets et d'une course-poursuite efficace avec une Aston Martin DB5 qui a de la gueule, dont également d'une bande son de Tom Jones qui rentre bien dans l'ambiance générale de la production. Un opus un peu en deçà de son potentiel mais qui ne casse rien de la franchise qui semble prometteuse. 7/10

• Quel œil perçant vous avez !


• Attends de connaître mes dents.