Romance à l'état brut.

Qui aurait cru que malgré la popularité du roman original, l'oeuvre de Jane Austen n'aurait été portée au grand écran que deux fois ? Orgueil et Préjugés est une histoire intemporelle, formidable critique de la société aristocratique, tout était conjugué pour en faire un excellent film.

Effectivement le film est excellent, notamment grâce à un casting qui sert parfaitement l'histoire. Keira Knightley est rayonnante et lumineuse dans le rôle de la belle Elizabeth Bennet, face à elle se tient le flegmatique Matthew Macfadyen, sombre et profond. Les deux personnages s'apprivoisent malgré leurs différences, c'est une danse, un jeu, une romance. Bien au-delà de tout cela, le film met surtout l'accent sur la critique que l'histoire porte à la société contemporaine de Jane Austen. Une société du paraître bien sûr, mais aussi de pouvoir et de rangs, en somme d'inégalités. Au coeur de tout cela se tient une romance sublimée par la mise en scène de Joe Wright.

Le réalisateur sait mettre en avant les temps forts de son scénario. La scène de bal avec les deux protagonistes principaux est notamment somptueuse, à l'image des décors et de l'éclairage naturel d'ailleurs. Techniquement le film est assez simple mais redoutable. La photographie rappelle les grandes peintures de la renaissance, ce qui vient contraster avec les costumes qui bien que beaux sont très épurés, bien plus qu'ils n'étaient censés l'être à cette époque. En somme Joe Wright par bien des aspects modernise l'oeuvre de Jane Austen sans jamais la trahir.

Orgueil et Préjugés bénéficie ici d'une adaptation magnifique, une romance fédératrice et qui témoigne pourtant de tout un savoir cinématographique. Du beau cinéma !