Othello
6.8
Othello

Film de George Cukor (1947)

Dès la scène d'ouverture Cukor plonge le spectateur dans un New-York très réaliste, avec une maîtrise totale de sa mise en scène. Chose qui se confirmera jusqu'à la dernière seconde, ou le rideau se fermera avec la plus grande sobriété et majesté.


Un travail de mise en scène très habile qui atteint des sommets lorsque Tony (un acteur de Broadway) répète et interprète pour la première fois le personnage d'Othello. C'est tellement judicieux que j'en perds mes mots... Notre acteur rentre peu à peu dans son personnage, et la voix off accentue le travail effectué par notre malheureux, pour nous dévoiler l'interprétation ultime de la première, qui sera surtout illustrée par le dernier acte de la pièce. Scène redondante dans le film, qui gagne en puissance et en effet dramatique de manière exponentielle ! Dévoilant un homme détruit par le personnage qu'il interprète, échappant à la réalité et piégé dans son rôle. C'est vraiment pour ses points que l'œuvre de Cukor aurait pu être chef d'œuvre, par une mise en scène grand luxe et un sujet d'une grande richesse (principalement, la question d'identité).


Il faut avouer qu'il est facile de faire l'impasse sur les faiblesses du scénario, ou encore le manque de crédibilité du film à certains moments. Toutefois, ça ne passe pas, le scénario souffre de quelques longueurs, mais c'est véritablement vers la fin ou le personnage d'Othello prend le dessus sur l'acteur que l'œuvre perd en prestige. Émerge un côté irréaliste, certaines scènes sonnent faux... Sans doute l'arriver d'un côté polar, qui casse l'ambiance construite jusqu'à présent. Je ne suis pas contre les polars au contraire, j'adore ça, malheureusement ici ça n'a vraiment pas une place judicieuse, disons plutôt que c'était dispensable. Émerge un côté irréaliste, certaines scènes sonnent faux... Dommage... Car l'initiative n'était pas mauvaise, au contraire. Seulement, le problème vient de l'approche générale du film, trop linéaire.


Malgré ses points, il ne faut pas hésiter une seconde à se plonger dans ce film intriguant, d'un Cukor qui s'improvise psychanalyste.


NB : ce film n'étant pas une adaptation de Shakespeare, mais usant plutôt de sa pièce, pour amorcer l'intrigue du film. Il suscite encore plus ma curiosité envers l'adaptation d'Orson Welles.

ElDiablo
6
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le 5 févr. 2014

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ElDiablo

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