Les gens ont probablement mieux à faire que d'aller voir une pièce de Pierre Corneille en 16 mm en prise de son direct avec des acteurs parlant le français avec des accents impossibles. Comment alors attirer les spectateurs ? D'abord en choisissant un titre à rallonge (Othon ou Les Yeux ne veulent pas en tout temps se fermer, ou Peut-être qu'un jour Rome se permettra de choisir à son tour). Ensuite en faisant évoluer les personnages sur les collines de Rome avec les arrières plans remplis de bagnoles et se fichant pas mal que temps en temps un avion passe par là couvrant les voix des acteurs. Qu'est ce que ce parti pris est-il censé ajouter au film ? (Vous me direz, Ferreri fera la même chose en 1974 avec "Touche pas à la Femme Blanche", mais la démarche n'est absolument pas la même) ! Alors on en a parlé un peu à l'époque et Marguerite Duras s'est même fendu d'un article dans les "Cahiers du Cinéma" intitulé "Ne soyez pas con, allez voir Othon !". 40 ans après, il semble bien que ce film soit tombé dans l'oubli. Autant l'y laisser !