Les destins de trois personnages se croisent à un moment donné, un collabo français , une résistante d'origine russe et un officier SS allemand. Chacun s'exprime devant la caméra, non pour se justifier mais pour raconter son histoire. Jules, Olga, Helmut, leurs histoires individuelles n'ont rien de banal. Tout commence dans les années trente quelque part en Toscane dans une résidence des vacances où la jeunesse aisée s'adonne à la joie de vivre. Ce souvenir de bonheur est d'une cruauté monstrueuse lorsqu'on se retrouve dans un camps de concentration. Quel est donc ce paradis auquel tout le monde aspire sur terre. Filmé en noir et blanc, ça contribue à donner plus d'authenticité à la reconstitution de cette époque. En noir et blanc, comme « Le chagrin et la pitié » ou « Rome, ville ouverte ». J'ai trouvé quelque chose d'humainement touchant et désespéré dans les trois personnages. Le ton est toujours juste pour nous faire réfléchir à cette tragédie que les uns ont subie et les autres ont infligée à leurs semblables. C'est un vibrant hommage à l'humanité, d'une grande sobriété et d'une beauté monumentale.