Y a comme un courant d'air qui fait claquer les portes

Voilà une escroquerie assez exceptionnelle dans le genre puisqu’elle a bénéficié du Festival de Cannes et de l’appui de quelques journaux pour vendre sa petite camelote voulue révolutionnaire mais qui, en fin de compte, fond comme neige au soleil. Voici venir les pires clichés d’une tendance actuelle à l’économie de moyens et surtout de vision artistique, persuadée que filmer des portes qui claquent ou un pote bourré qui se roule par terre plongera son spectateur dans l’effroi le plus total. La pratique du found footage, déjà médiocre dans son concept initial – elle n’a engendré qu’une poignée d’œuvres intéressantes, comme The Troll Hunter – se la joue ici ostentatoire : un drone surplombe la maison maléfique en compagnie d’une voix dont on ne comprend pas un traître mot, une voyante à la parole elle aussi insaisissable, des témoins filmés à la manière d’un reportage pour une émission criminelle de deuxième partie de soirée. Quand le prêtre déboule et récite ses prières, on hésite à commander un plateau de Ouija pour entrer en communication avec le démon qui s’est emparé de l’écran. Lui demander son nom ? Il faudra du temps, mais les lettres finiront par dessiner Paranormal Investigation. Lui demander sa valeur ? Plus rapide cette fois : NUL.