2 ans après OKJA, Bong Joon Ho repart cette fois-ci du festival de Cannes avec la palme d'or pour son nouveau long-métrage : PARASITE. Très caractéristique de son travail, Bong Joon Ho revient avec ce drame Thriller sur le thème de la lutte des classes avec des problématiques qu'il aborde souvent : comment les classes sont-elles amenées à se rencontrer ? Doivent-elles vivre ensemble? Peuvent-elles vivre ensemble ? Quelle classe est réellement la plus digne ? Ne se ressemblent-elles pas toutes au final?
On ne sera donc pas très surpris quant au sujet du film assez commun chez le réalisateur. Néanmoins c'est dans un nouveau décor et une nouvelle histoire avec de nouveaux personnages qu'intervient PARASITE. Si nous ne sommes pas surpris quant aux enjeux du film, la réalisation et les intentions du réalisateur n'en restent pas moins remarquables.
Tout d'abord, la mise en scène est maîtrisée de bout en bout par Bong Joon Ho. Celle-ci est par moment très narrative: par un plan, un mouvement de caméra ou un cadrage on comprend ce que le réalisateur veut raconter ou montrer du doigt. Par la mise en scène, le réalisateur explique ce qui n'est pas explicitement énoncé dans les dialogues. Chaque plan a sa signification ne serait-ce que pour la conclusion finale, ou le plan séquence d'introduction (pour ceux qui l'ont vu), qui par un mouvement de caméra qui descend vers le bas marque un retour à la réalité.
Cependant, si le film est plastiquement parfait et très beau, ce qu'il raconte n'a rien d'étonnant quand on connaît la filmographie du réalisateur. De fait, Bong Joon Ho raconte la même chose et selon le même déroulé dans tous ses films. On sait dès le début du film que ce dernier va parler de la lutte des classes, on sait que les rôles des personnages vont être remis en question, on sait qu'au final les deux classes vont perdre. On en ressort donc pas aussi époustouflé et surpris qu'après un SNOWPIERCER ou un OKJA. En effet, si SNOWPIERCER constitue pour moi l'apogée du cinéma de Bong Joon Ho puisqu'en plus de nous délivrer un film incroyable, on y retrouve tout ce qui caractérise son travail; OKJA a su, de son côté, se réinventer en proposant de nouvelles thématiques et un propos sur la cause animale bien plus appuyé que celui sur la lutte des classes.
Au final, le film est tout de même très bon. Une ésthétique et une maîtrise du cadre atypique lui permettent de se placer très largment au dessus de la moyenne, et de se hisser au niveau des meilleurs performances de Cannes cette année. Je pense cependant, que Bong Joon Ho devrait innover et se plonger dans d'autres thématiques comme il avait briamment su le faire avec OKJA. La palme d'or, bien qu'elle permette de débloquer le compteur de la Corée, reste selon moi un peu too much (surtout quand on connaît tous les grands noms présents à Cannes cette année).
A voir néanmoins bien sûr !