C'est mon troisième film de Bong Joon-Ho, après the Host et Snowpiercer. J'étais déjà emballé par les deux premiers, mais là, le tour de force va encore au-delà. Le réalisateur ne choisit pas, il fait tout en même temps, et avec merveille.
Toujours autour des familles Kim et Park, ça commence par un film social qui vire ensuite à l'arnaque brillante où la domination riche / pauvre va s'inverser. On passe alors au thriller pendant cette fameuse nuit, qui, progressivement, va passer en quasi film d'épouvante avec un épilogue de nouveau renversant mais réaliste.
Tout cela est monté à la perfection, même si évidemment le chapitrage se voit clairement.
Mais surtout, et le titre ne le cache pas, il s'agit avant tout d'une allégorie, celle des pauvres, qui sont des cafards puants vivant dans les bas-fonds tandis que les riches sont immaculés du haut de leur collines. Plus une allégorie dans l'allégorie, avec le nettoyage des cafards par les inondations. Mais, à mon sens, il ne faut pas s'y méprendre, bien évidemment : le message n'est pas de dire que les pauvres sont des cafards qui méritent d'être écrasés, mais plutôt que seule la solidarité de classe permettra aux pauvres de se défier des riches. Quels sont les éléments qui me font penser cela ?
- la montée en puissance des Kim chez les Park est regardée avec un oeil amusé et bienveillant
- ça se gâte pour les Kim, qui gâchent leur destin, lorsqu'ils refusent d'aider l'autre famille pauvre de l'histoire
- à la fin, tout le monde perd
C'est d'ailleurs, à bien y réfléchir, une vraie ligne conductrice que cet antagonisme de classe, chez Bong Joon-Ho, en tout cas, dans les 3 films que j'ai pu visionner.
Une mention spéciale à la villa dans laquelle se déroule l'essentiel des événements, un vrai personnage à elle seule.
En fait, je me demande pourquoi je n'ai pas mis 10.