De longs plans fixes, une volonté d'absurde sous-jacente, une réflexion sur les problèmes de communication entre êtres humains, voire même une petite pensée concernant la vacuité de l'existence... Pour son premier long métrage, Valéry Rosier voit grand, il tente quelque chose de différent dans le paysage cinématographique belge, et le geste est plutôt louable, presque réjouissant.


Hélas, comme la comparaison avec le cinéaste suédois est inévitable, n'est pas Roy Andersson qui veut. Rosier rate le coche en n'allant pas jusqu'au bout du concept narratif de son film, lorgnant trop souvent vers un montage trop classique pour le type de plans conçus. Pire, contrairement à Roy Andersson, Rosier ne crée aucune empathie (pas même de sympathie à vrai dire) envers ses personnages - sans parler de moquerie, disons qu'on pourrait sans trop se forcer découvrir une forme de jugement de la part du réalisateur. Difficile de se plonger dès lors dans un film dont le radicalisme n'est pas total, mais suffisamment pour demander un investissement du spectateur. Un investissement difficile aussi bien envers les personnages (des caricatures unidimensionnelles) qu'envers une histoire qui, au final, ne présente que trois histoires tristement banales, trois courts métrages mixés entre eux.


En découle, au final, un sentiment de frustration, l'envie de voir quelque chose de plus audacieux, de plus fou, de plus terriblement humain qu'un exercice de style un peu raté. De revoir du Roy Andersson, en fait.

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le 7 mai 2020

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