Un chef d'oeuvre trash et glam qui nous plonge tout droit au coeur des soirées transgenre underground sur fond de techno vintage, le tout saupoudré d'une épaisse couche de coke ! Bien plus qu'une zizique disco parfois insupportable et des déguisements d'une dégueulasserie dont Paul Stanley dans sa période eighties et David Lee Roth ne sont même pas dignes, ce qui est intéressant n'est autre que l'intrigue elle-même et la psychologie des personnages. La grande force du film est là : impossible de savoir ce qui va se passer, les personnages sont trop imprévisibles pour ça. Lors des premières séquences, vous vous dites "mais qu'il est méchant, arrogant et superficiel ce James St. James". Certes, on ne peut le nier, le bougre (ou devrais-je dire la bougresse) ne se prend pas pour rien ! Spoiler: Mais voilà, ce petit nabot de Michael aux allures de morveux arrive et lui pique la vedette, à lui, son maître, s'autoproclamant roi des soirées New-Yorkaises (d'ailleurs, l'est-il vraiment ?) ! Au début, on se prend d'affection pour lui (Michael), le pauvre qui a été maltraité étant jeune, mais très vite, on réalise qu'il s'agit d'une vermine bien pire que ce "brave" James St. James, pourtant loin du modèle de vertu. Néanmoins, comme nous sommes face à des humains et non pas à des archétypes hollywoodiens, il peut nous arriver d'avoir de l'empathie pour lui, mais bizarrement, plus le film avance, plus on l'exècre et à la fin, on se dit qu'il n'a que ce qu'il mérite... Je pourrais gloser pendant des heures sur la psychologie des personnages et la relation d'amitié/rivalité entre Michael et James St. James mais je préfère m'attarder sur autre chose : le rêve et la réalité. Si le film devait avoir une moralité, ce serait : "vis tes rêves et ta vie à fond mais prends garde à ne pas te laisser bouffer par eux" (je sais, c'est beau). C'est exactement ce qui arrive à Michael. Idéaliste, celui-ci croit dur comme du faire à l'adage "nothing is impossible",Spoiler: si bien qu'il va bâtir son empire de débauche à coup d'audace et d'arrogance : drogues, fêtes, fêtes, drogues, drogues, drogues... sans jamais se soucier des conséquences, et du prix.... Rien ne semble arrêter notre Icare en puissance, pas même son overdose, ni le meurtre de son dealer qu'il traite comme un moins que rien. Cependant, le prix à payer ne se fait pas attendre pour notre insaisissable...