C'est la première fois que j'écris une critique ici et c'est aussi la première chose que je fais une fois rentrée du cinéma. Bien mal m'en a pris de lire une critique déjà posté juste avant de me mettre à écrire et qui visiblement m'influence déjà.
Cette critique parlait de comment Pas de vague parle du malaise enseignant. Certes c'est vrai. Mais ce que moi j'ai vu, c'est plutôt le revers de la médaille de la libération de la parole et du ressenti masculin post me too. Ca me fait bizarre de l'écrire publiquement, (mais heureusement anonyme), étant femme et fervente féministe moi-même.
En fait, Pas de vague est venu me gratter sous ma coquille, ajouter de la nuance dans mon vin, donner du moût à l'avocat du diable qui sommeille en moi et qui me rappelle que oui mais non mais oui mais non à la présomption d’innocence.
Ce film est en plus un magnifique morceau cinématographique, porté par un jeu d'acteur tout en finesse et une direction des collégiens impressionnante. Il m'a rappelé mes années collège et la force de conviction qu'on a adolescent. Il m'a fait ressentir la peur, la blessure, le déni, l'espoir et tout ce qui va avec un personnage qui est un humain avant d'être un personnage de film.
J'ai eu bien du mal à noter ce film, mais je le mets en coup de cœur pour le moulin qu'il a créé dans ma tête en sortie de salle, pour ce silence lourd d'opinions et de nuances qu'on a du mal à mettre en mots quand on nous demande "alors, ce film?"
Finalement, je suis contente d'avoir vu ce film pour tout ce qu'il m'a apporté, mais... je ne voudrais pas que quiconque d'autre le voit. Je ne voudrais pas qu'il devienne un nouvel argument dans la bouche de ceux qui décrédibilisent les victimes de harcèlement.