La critique complète du Huzar sur le toit : https://lehuzarsurletoit.substack.com/p/pas-de-vagues-une-spirale-anxiogene
Le film doit beaucoup à la personnalité du réalisateur Teddy Lussi-Modest qui est tout à fait originale dans le paysage du cinéma français. Diplômé de la Fémis en section scénario, il est aussi professeur de Lettres et exerce dans un collège d’Aubervilliers. A la fois enseignant et cinéaste, en prise avec la réalité du terrain, il dépeint avec une grande justesse la vie d’un établissement. (...)
Partant de son expérience et notamment d’une affaire d’accusation de harcèlement qu’il a personnellement vécue, Teddy Lussi-Modest a construit son film comme un « thriller scolaire ». Le scénario, écrit à quatre mains avec Audrey Diwan, propose une série de péripéties qui font entrer le professeur dans une spirale infernale. Si le constat est désespérant, tout est néanmoins crédible : le fait que tout parte d’une incompréhension et d’une imprudence du professeur, le rôle des réseaux sociaux et de la rumeur, la posture dans laquelle s’enferment certains élèves et certains membres de l’administration. (...)
Le réalisateur utilise le décor de la salle de classe avec intelligence et y circule avec des plans-séquence bien menés. Dès la première scène, on est frappé par l’utilisation diégétique d’un air tiré des Quatre saisons de Vivaldi, dont on comprend plus tard dans le film qu’il s’agit de la sonnerie de l’établissement.