Dérision, parodies dans la bonne humeur

Au lieu de choisir le créneau social et sérieux de la banlieue, Franck Gastambide a choisi le créneau parodique et fun. Mine de rien, il s'est creusé depuis Kaïra une petite place dans le cinéma français qui en ferait rêver plus d'un. Ses films sont marrants,divertissants et provoquent la bonne humeur. Ici, son histoire de mecs qui veulent entraîner un nain en Thaïlande pour qu'il combatte avec un autre homme de petite taille est à dormir debout mais l'acteur/réalisateur sait que c'est la force de ce genre de comédies barrées et que toutes les tonalités ( comique,trash,émotion,action) assemblées font une sauce qui prend. Pattaya n'est pas seulement une histoire de trois lascars en galère, c'est aussi une mini immersion dans cette ville thaïlandaise qui attire les trafics en tous genres (prostitution,armes,etc) dans le folklore local (boxe thaï et fêtes permanentes où musique et alcool coulent à flot). Gastambide force un peu le trait pour le ressort de la comédie mais il y a du vrai dans cet eldorado de fêtards en apparence décomplexés mais si seuls.
Au niveau des acteurs, Gad Elmaleh, malgré des apparitions furtives reprend in situ ses meilleurs sketchs (de " la bagarre" à "la barre de fer") pour camper un gourou à la fois sûr de sa mise et complètement à côté de ses pompes. Le rôle de Ramzy,Reza, est dans la même veine et il donne son summum quand il décide d'entraîner le nain Karim pour le combat suprême que la rue réclame à corps et à cri (Kickboxer,sors de ce corps). A noter aussi des guests notables comme Fred Testot ou Cyril Hanouna qui parodie à merveille un présentateur de télé-réalité.
Sur un postulat assez limite ( combien de personnes de petite taille iront voir Pataya?), Franck Gastambide redresse la barre pour en faire un buddy-movie décalé mais honnête. Les sorties parodiques servent le sens de son histoire et la dérision peut cacher de bons sentiments. A voir pour se vider la tête un soir tout en sachant qu'on n'a pas vu un chef d'oeuvre au panthéon du comique. Tant qu'il y a de la bonne humeur, il y a de la vie.

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le 12 mars 2016

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