Patricia Mazuy frappe fort avec Paul Sanchez est revenu.Elle y distille un cinéma retors qui désarçonne le spectateur.En effet, le retour annoncé d’un homme traqué est un prétexte pour observer la réaction des personnages dans cette dramaturgie mais sert aussi à éprouver la vérité.Un dispositif remarquable.Ce n’est que suite à des événements clés du film (que nous tairons évidemment) que vous retrouvez le sens des choses.Un peu comme Marion la jeune fliquette,qui, sous des abords impulsifs et maladroits,réfléchit.Son repositionnement in extrémis ( dû à un libre-arbitre altéré par son entourage mais aussi par sa projection fausse sur Paul Sanchez) est salutaire même si elle en paye le prix. Le rôle de Laurent Lafitte est dément car son personnage oscille entre manipulation et folie pure et se retrouve à la limite de la perdition totale (vous en découvrirez la raison).Quant au journaliste,Yoann Poulain, sa dualité homme arriviste/parfois « maltraité » est assez croustillante.Surtout à la vue de l’épilogue du film. Au delà de la révélation principale de l’intrigue,montrer la police et la presse engluées dans des logiques personnelles d’aboutissement (déterminant des postures folles) face à ce fugitif ressorti de sa boîte,est ce qui canalise des faux-semblants ou des interprétations erronées.Et c’est en cela que Paul Sanchez est revenu est un film utilisant des trucs de mentaliste nous prouvant les limites de nos propres perceptions.Patricia Mazuy,à vrai dire,nous donne les éléments visibles dès le départ,et c’est à notre façon de réagir que nous tombons plus ou moins dans le panneau.Les scènes « uppercut » de la réalisatrice,merveilleusement bien avancées,ne sont donc ni plus ni moins des repères pour réveiller le spectateur,le ramener à la raison.Après son aveuglement,l’hypnose qu’il s’était choisi quelque part.L’ensemble est donc perturbé,inouï mais tellement percutant.Quand un film de cinéma atteint un tel niveau de maîtrise,on ne peut que l’apprécier.Merci encore et pour finir aux frères Dardenne d’avoir coproduit cet objet tellement baroque.

Specliseur
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le 25 juil. 2018

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