Les dix premières minutes de ce documentaire d'archives sont très déconcertantes. Image au ralenti, aucun son, aucun commentaire, ne vient ponctuer cette lente découverte de la fin du régime fasciste. Ce n'est qu'à mon visionnage de ce matin que j'ai compris à quoi correspondait ces dix premières minutes d'ailleurs. J'avais loupé le carton explicatif la première fois. Et j'ai été assez déconcerté.
Puis le film passe à un autre temps et nous entraîne dans les archives d'un temps révolu. Ce qui est passionnant avec ce film n'est pas dans le côté didactique, vous n'apprendrez pas énormément de chose si vous avez quelques notions de cette période. Non, ce qui fascine c'est bien l'utilisation des archives dans lesquelles les traces du temps se font sentir. On sent qu'elles ont été usées par le temps et le film fait très bien ressentir cette distance (le ralenti notamment). On nous donne à voir une tragédie et il y a quelque chose de sublime là-dedans par moment (le final ou la scène où un colon italien lave une colonisée). Les commentaires, très lyriques, ne sont pas là pour apporter un commentaire qui se voudrait objectif ou même neutre, au contraire.
Plus esthétique que didactique donc, ce documentaire d'une forme particulière n'est pas forcément conseillé à tout le monde, surtout à l’habitué de documentaire télévisé (s'apparentant plus parfois à du reportage) mais une expérience à tenter malgré tout et qui demande d'aller au-delà, peut-être, de son ennui initial.