Peaches Goes Bananas
6.2
Peaches Goes Bananas

Documentaire de Marie Losier (2024)

En 25 ans de carrière, 5 albums, un opéra, un livre et une exposition, Peaches a lentement mais sûrement (et très justement) créé son statut d'icone queer, rock, électro clash trash prouvant à chaque concert qu'elle était une performeuse hors pair, à la vision unique.

Après un 1er documentaire sorti en 2024 intitulé "The Teaches of Peaches", c'est cette fois-ci la réalisatrice Marie Losier qui s'y colle en abordant l'artiste d'un point de vue intime, sur 17 années de tournage au gré de rencontres parsemées (Paris, Berlin, Vancouver etc.) Si le pitch donne envie, surtout avec un pareil titre, on pouvait légitimement espérer de ce portrait rapproché un minimum de folie. Malheureusement il n'en est rien.

Dès les premières scènes, on se demande si l'esthétique du film est le fruit d'une réflexion assumée, ou celui d'un amateurisme complet. On trouvera tout au long des 73 minutes que durent le documentaire la réponse... Marie Losier elle-même dira à l'avant première qu'elle ne savait ni tenir une caméra ni prendre le son, tout en se félicitant d'observer une nette amélioration au fur et à mesure des tournages... En effet les trois dernières minutes sont belles, l'heure précédente beaucoup moins.

Cependant, la plus grosse déception concerne encore le fond lui-même. Le résultat ressemble à un bout à bout assez bordélique, compilation de plans en mouvement, éternel recommencement d'un même film sur des images de costumes, de chaussures, de papa et maman Peaches, d'un concert désynchronisé, sans aucune construction apparente... Même les parties touchantes traitant du rapport à sa soeur, tellement étirées, perdent de leur saveur. Il n'y a pas grand chose à montrer, mais la sauce est rallongée au maximum pour obtenir une pénible heure et quart. On en sort avec le sentiment confus d'être face à une artiste courageuse, plus sensible qu'il n'y parait, mais dont les contours restent totalement flous.

Tout reste en surface. Jamais ne seront abordés le processus créatif, le fait d'être une idole vieillissante, la création des costumes, les différents styles musicaux traversés, les combats politiques menés... "Il y avait dans nos rushs de supers passages, mais je parlais par dessus donc nous ne pouvions pas les utiliser..." raconte Marie Losier.

Peut-être aurait-il fallu attendre 17 années supplémentaires afin d'obtenir des échanges exploitables, et ainsi, un documentaire digne de ce nom ?

FonkyFresh
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il y a 3 jours

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