Siri, où es-tu ?
Qui aurait pu prévoir qu’un jour Siri serait condamné à tourner en mode automatique, à remplir du vide en faisant la part belle à ce qui se fait certainement de pire dans la comédie à la française...
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le 5 mai 2016
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Qui aurait pu prévoir qu’un jour Siri serait condamné à tourner en mode automatique, à remplir du vide en faisant la part belle à ce qui se fait certainement de pire dans la comédie à la française. Pension complète, c’est le Dubosc Show par excellence, un remake qui n’existe que pour permettre au comique de livrer sa partition, à savoir des punchline bas du front, relevées par sa voix stridente, sa prononciation hystérique. Dès lors, comment un cinéaste peut laisser place à sa propre patte alors qu’il y a déjà une individualité si puissante à l’image. Et bien, il ne peut pas, tout simplement.
Si Siri avait su surprendre une grande partie de ceux qui avaient prédit un plantage à l’annonce du projet d’adaptation de la vie de Claude François –qui avait été emballé lorsque l’info était tombée ? Certainement pas moi…– en signant un film très marqué par sa fougue visuelle, il confirme malheureusement ici le scepticisme qui entourait Pension complète en réalisant une comédie plate, sans idées, qui fera peut-être rire les moins aigris.
Les autres trouveront Pension complète au mieux terriblement anecdotique, au pire lamentable. Tellement vide en tout cas qu’il n’est borné par aucune limite en matière de mauvais goût. Pour honorer la promesse comique faite par la présence de Tonton Franky sur l’affiche, tout est permis, de la présence d’une belle-soeurette alcoolisée H24 à l’imagination d’un pauvre sous-chef frustré qui déshabille du regard toutes les femmes qu’il croise.
Alors oui, quelques séquences rappellent les compétences techniques de Siri, mais dans l’ensemble Pension complète est complètement inhabité, terriblement quelconque et surtout sans aucun intérêt. Il y avait peut-être quelque chose à faire pour sauver le navire du naufrage, en faisant dévier le film de la farce potache à la comédie d’action —les 10 ans d’absence de Lanvin pouvaient nourrir une bonne trame d’espionnage, ou autre— mais non, il faudra se contenter d’un néant total niveau inspiration.
Bref, une grosse déception vu que je considère Siri comme l’un des réalisateurs français à suivre depuis son Nid de guêpes. Déception amplifiée par le visionnage de plus belle Marseille, la série que lui a confiée Netflix, qui confirme la mauvaise passe que traverse le bonhomme. Espérons qu’il saura trouver un projet qui lui permettra à nouveau de s’exprimer, mais je commence à m’inquiéter.
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le 5 mai 2016
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