Harcèle-moi si tu veux
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Le bleu est une couleur aux multiples symboliques et aux oppositions bien marquées. Elle représente autant une période de profonde mélancolie pour le peintre Picasso, qu'une couleur de l'illusion pour d'autres, comme Satoshi Kon.
En 1997, Kon inaugure le début de son rayonnement international avec la sortie de son premier film, Perfect Blue, qui deviendra une référence majeure pour certains grands cinéastes que sont Christopher Nolan ou Darren Arronosfky (et encore, pour l'un d'eux, le plagiat n'est pas loin).
En à peine une heure et vingt minutes de métrage, le réalisateur offre à voir un thriller psychologique d'une grande violence, où se confonde autant le rêve que la réalité, dans un écrin d'une beauté visuelle et symbolique indescriptible.
Car si l'histoire de Mima, jeune adulte de 21 ans tentant de quitter la scène idol pour se lancer dans le cinéma, est déjà un matériau fertile pour parler du harcèlement et de l'idolâtrie maladive des fans envers leur célébrités, on y trouve aussi une réflexion sur la place des jeunes femmes dans le milieu carnassier et ultra-érotisé du cinéma. Satoshi Kon dépasse cependant ce matériau pour offrir traiter de la perte-même de son identité, développant au passage une réflexion avant-gardiste sur la toxicité des réseaux sociaux.
Et comment parler de Perfect Blue si l'on ne mentionne pas l'un des éléments clés du cinéma de Kon, qu'est l'effet de transition ? Déjà dans ce film, certains angles de caméra se prêtent à offrir parfois de fluides transitions vers le rêve comme de brutaux retours à la réalité, et témoigne d'une maîtrise de l'image comme seul sait le faire le réalisateur.
Désormais orpheline, Perfect Blue reste une immense référence de l'animation japonaise ainsi que du cinéma, et ne cessera jamais de surprendre à chacun de ses visionnage, nous laissant ainsi comme Mima : perdu entre rêve et réalité.
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Créée
le 17 juil. 2023
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