Mères parfaites pour fils en quête d'amour.

Premier film étranger (franco-australien) pour cette réalisatrice luxembourgeoise qui est capable du bon (Coco avant Chanel), comme du très mauvais (Mon pire cauchemar). Anne Fontaine signe ici un film intimiste qui transgresse – avec tendresse – les interdits.

Perfect Mothers est une histoire mêlant l’amour, la luxure et le pouvoir de l’amitié, qui retrace les liaisons passionnées de Lil et Roz, deux amies d’enfance qui s’éprennent de leurs fils respectifs. Avec ce thème, on risque de faire peur le spectateur et les préjugés sont si vite arrivés. La bande-annonce ne suffit pas, il faut visionner le film pour comprendre réellement l’histoire de ces anges déchus en pleine plage d’Eden.

Si les premières scènes montrent la pure complicité des enfances respectives (celles des mères et des fils), cela montre également l’enjeu et le prix de ces amitiés lorsqu’elles sont confrontées au sentiment le plus puissant sur Terre : L’Amour.

C’est bien ce qui est question dans ce film, l’amour entre les personnages, à la fois doux et ravageur, violent et inextricable. Un lien indéfectible qui plonge les protagonistes dans une spirale tout au long de leur vie.

Ce film est incroyablement bien maitrisé de par sa mise en scène qui nous plonge dans la vie de ces personnages. Les effets de gros plans sur les visages soulignent bien l’onirisme des sentiments grâce aux images. Tout est basé sur les images, les regards. Les images ne montrent que le côté sain des personnages tandis que les paroles sont embruns d'une puissance destructrice et servent aux remises en questions.

Robin Wright Penn et Naomi Watts maitrisent incroyablement bien leur personnage. Elles leur donnent de la profondeur dans les mauvais moments, et de la légèreté dans les moments cocasses. Malheureusement, le duo Xavier Samuel - James Frecheville ne convainc pas beaucoup, lorsqu’il s’agit de rendre un semblant de sentiments. On préfère leurs regards que leurs dialogues.

Un bon point également pour la bande originale du film par Christopher Gordon (qui a signé la musique de Moulin Rouge). Elle nous transporte autant que les émotions des personnages. La soundtrack est également efficace, un petit plus pour « The Haunted Ocean » de Max Richter, musique originelle du très puissant film Valse avec Bachir.

Le film s’étire vers la fin, les une heure quarante auraient pu être raccourcis pour ne passer qu’à l’essentiel. Mais l’envie de connaître la résolution de cette histoire reste présente tout au long du film.

Perfect Mothers est un film poétique mélangeant la brutalité de la vie à celui de l’amour. Il nous montre que l’amour n’a pas d’âge, de préjugés. L’ambigüité des relations fonctionne parfaitement grâce à la mise en scène et au jeu d’acteurs de ces actrices qu’on aime retrouver dans chacun de leur film.