Tiens des mini-requins sous néons de couleur : et du bleu et du rouge et du vert et du jaune ! Il manquait encore ça au genre c’est certain. Pour le reste, copier-coller abâtardi du premier volet (le talent de Renny Harlin en moins), mise en scène plate, longueurs – occasion pour le film de faire de la brasse coulée –, dialogues démonstratifs sans saveur à l’image de l’interprétation. Et présence de ces fameux non-sens caractéristiques d’une écriture bâclée : « on a pas le temps de discuter ou de péter les plombs, il faut qu’on trouve un moyen de sortir ». Logique... Même si l'aventure de nos protagonistes se suit sans trop de déplaisir, on conviendra de l'aspect général convenu qui ne prend jamais de risque. Sauf peut-être un. Une bonne idée, ces bébés requins ? Non puisqu’ils fonctionnent à la manière de piranhas, sont en fait des piranhas travestis numériquement ; le suspense en ait détruit. Entre requin et piranha il faut choisir, sinon on tombe dans le ridicule. Deep Blue Sea 2 y saute à pieds joints, n’a rien à raconter, enchaîne les scènes comme des passages obligés menant à terme au générique de fin. On voit une épouse mourir sous les yeux de son mari derrière une vitre, agoniser un temps face caméra puis sombrer ; merci les studios pour ce beau moment. La composition musicale frise l’horreur sonore car uniquement composées de synthétiseurs du plus mauvais goût aux échos caractéristiques des productions Sy-Fy et consorts. On regrette sincèrement Trevor Rabin. En somme, une suite qui n’a comme atout que la qualité de ses effets visuels, une suite inutile puisque n’apportant aucune thématique nouvelle, aucun enjeu un tant soit peu neuf, une suite qui nous rappelle une fois encore combien les films originaux se suffisent à eux-mêmes. Dans ce vaste aquarium où surnageaient en l’année 2000 intelligence et créativité ne demeure qu’un pâle reflet plongé dans les abysses.