Deep Blue Sea 3 a pour seule qualité de se regarder sans effort ni peine : l’animation des requins s’avère des plus correctes, la réalisation n’a pas d’inspiration mais ne cherche pas à en avoir, se contente de faire le boulot, c’est-à-dire filmer ce qu’il faut filmer, monter comme tout autre film aurait monté, diriger des pseudo-acteurs au niveau de leur talent tout relatif. Ça s’en sort, donc, mais ça ne vaut pas grand-chose. Car il ne saurait aujourd’hui y avoir de productions consacrées aux mangeurs d’hommes sans une vision esthétique ou un parti pris tonal un tant soit peu original. Ici, rien de tel, sinon un élève moyen qui copie sur son voisin de classe – un voisin dont la très bonne copie (le Deep Blue Sea original) date de 1999, c’est dire ! Comme si vingt années de cinéma n’avaient servi à rien. Ou comptant sur l’amnésie d’un spectateur venu consommer sa ration de requins sans en interroger la provenance.
Quand les squales ne sont pas là, les humains blablatent, se tirent dans les pattes, jouent double jeu, font les gros yeux. On ne comprend pas forcément les enjeux, on s’en moque aussi un peu. Les requins arrivent. Trois requins méchants pour un troisième opus qui se regarde et puis s’oublie, de meilleure facture que le précédent bambin et qui exhibe davantage encore la valeur du film de Renny Harlin, comme un bon vin qui, avec l’âge, devient cuvée prestige.