Pi
6.8
Pi

Film de Darren Aronofsky (1998)

"Si tu comprends, les choses sont comme elles sont.
Si tu ne comprends pas, les choses sont comme elles sont.
"
Proverbe Zen.
_______________________________________


Que ce soit sous l'angle religieux, ou l'angle mathématico-rationnel-de-pensée-occidentale, le film montre que si l'homme est désormais capable de tout quantifier, ça ne lui laisse pas la place de bien comprendre.


Et il adopte ce propos tant dans le fond que dans la forme :
La forme, un style vif et agressif dicté par le manque de moyens qui n'est pas sans évoquer Tetsuo de Tsukamoto ( qui n'est pas sans évoquer Eraserhead ) suis les pérégrinations de Max ( Sean Gullette ) au plus près. Quand il a une crise de migraine, nous aussi !
Le fond, une sorte de fantaisie de pensée qui peut paraître complètement opaque, et qu'il serait presque normal de ne pas comprendre...
La preuve : au début Mark Margolis propose à Sean Gullette de faire une pause et de lire Hamlet... Il n'y arrive pas.



Ce n'est qu'au terme de son aventure, quand il a percé le mystère du "nom-de-Dieu" et qu'il a pu connaître TOUT, que Sean se débarrasse de son infirmité/don des maths, pour mieux appréhender son environnement sans se poser de questions.



Et c'est là qu'au travers d'un film expérimental, fauché et bon disciple du grand Tsukamoto, que Darren Aronofsky nous livre sa vision de l'être suprême, d'une originalité confondante pour le cinéma. En effet d'habitude, Dieu est soit personnifié à outrance ( par exemple Les Dix Commandements ) soit complètement inexistant en dehors de l'esprit des bigots ( L'exorciste ( la vraie version, pas la bouse de 2000 )). Là, enfin une sortie de l'éternelle alternative...


Pour le film, Dieu est mathématique, englobe tout et rien et ne se préoccupe ni des bigots ni des sceptiques ! Et pour comprendre Hamlet, il ne vaut mieux pas s'en soucier, à notre pauvre échelle...


mikeopuvty
10

Créée

le 3 oct. 2011

Critique lue 2.9K fois

28 j'aime

Mike Öpuvty

Écrit par

Critique lue 2.9K fois

28

D'autres avis sur Pi

Pi
Totor
10

Douloureux

Rare sont les films qui laissent une impression aussi forte. Je suis resté assis un long moment après la fin du générique, incapable de m'abstraire de cette histoire douloureuse dont les images me...

le 20 sept. 2011

48 j'aime

4

Pi
Gothic
4

Torah ! Torah ! Torah !

Sean Gullette ne représente pas vraiment la perfection au masculin, sinon un Max Cohen plutôt rasoir, pas fou, mais sur le fil. Quelque part entre génie et folie (les deux sont encore et toujours...

le 27 nov. 2013

44 j'aime

17

Pi
Before-Sunrise
5

Tu la sens ma grosse intelligence ?

Pi représente à peu près tout ce que je n’aime pas dans un film mais sans parvenir à devenir chiant, c’est pourquoi il ne s’en sort pas trop mal du point de vue de ma note. Aronofsky nous offre le...

le 14 janv. 2013

38 j'aime

11

Du même critique

Super Size Me
mikeopuvty
2

Démonstration par l'absurde.

Super Soy Me : Morgan Spurlock passe deux mois à ne manger que des nouilles sauce soja. Il prend quinze kilos, mais on lui enlève un rein, donc au total seulement 14k850g... King Size Me : Morgan...

le 26 oct. 2012

254 j'aime

87

Hercule
mikeopuvty
3

HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGGHHHH !!!!

" SI VOUS VIVEZ A LA FIN DU COMBAT ALORS C'EST GAGNE !! AAAAAAAAAAAAAAAAAAHH !!! " " BUVEZ SOUS PEINE D'AVOIR SOIF !!!! HAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!! " " QUAND NOUS AURONS GRAVI CES MARCHES NOUS SERONS...

le 27 août 2014

223 j'aime

29

Pourquoi j'ai pas mangé mon père
mikeopuvty
1

La Bouse de Jamel

On sait qu'une comédie est embarrassante quand les moments comiques provoquent des soupirs gênés, et les scènes de mystère ou épiques des éclats de rire... Pourquoi j'ai pas mangé mon père est de ces...

le 10 avr. 2015

207 j'aime

22