Martha, seule contre tous

Pour résumer son film, Netflix écrit ces quelques lignes : "Après un accouchement à la maison catastrophique, une femme sombre dans un abîme de chagrin, se coupant de son partenaire et de sa famille". Il m'a plutôt semblé voir le récit d'une femme faisant face au drame avec force et dignité, à contrario de son entourage, dépassé par la tragédie.
La bienveillance et l'authenticité de la scène d'accouchement sont très justes. Ce plan-séquence d'ouverture de 25 minutes est remarquable, tant par sa simplicité que sa technicité. Un moment de vie très riche qui peut tous nous concerner.
La suite est beaucoup moins subtile. Le récit est surchargé de symboles et de poncifs regrettables. Si le personnage de Shia LeBoeuf est touchant au début du film, il en devient que plus détestable par la suite. La jugement radical de la mère de Martha est effroyable et grotesque.
Au contraire du résumé proposé par Netflix, ce film est avant tout l'histoire d'une femme qui refuse de sombrer dans un abîme de chagrin, malgré le drame, alors que son partenaire et sa famille se coupent d'elle. Tout la force de PIECES OF A WOMAN tient alors par Martha.

Juste après avoir ce film, le lendemain, j'ai enfin pris le temps de découvrir ERIN BROCKOVICH de Steven Soderbergh. Bien qu'il n'y ai aucun rapport evident entre ces deux films, les voir simultanément m'amène à une réflexion. Le sous-titre du biopic d'Erin Brockovich, ajouté par la production française, "seule contre tous", paraît bien plus adapté à PIECES OF A WOMAN. Loin des clichés brutaux et étroits d'esprit qu'on a trop l'habitude de voir au cinéma (et autour de nous), George, l'amant d'Erin Brockovich, et Ed Masry, son patron, sont deux des personnages les plus intéressants que j'ai pu voir depuis longtemps (contrairement à ceux qui entourent Martha).