La reconstruction d'une mère
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Les ingrédients étaient au rendez-vous. Au delà de la présence de Shia Labeouf et d'un réalisateur hongrois ayant gagné ses gallons (à Cannes entre autres), le menu proposé par Netflix avait laissé songeur l'adepte de drames que je suis.
Je m'attendais à explorer la psyché d'une jeune maman victime d'une dépression post-partum avec le synopsis décrit sur Senscritique et je m'avoue particulièrement déçu de ce côté-là.
Après un accouchement à la maison catastrophique, une femme sombre dans un abîme de chagrin, se coupant de son partenaire et de sa famille.
L'entrée débute avec ce long plan séquence de 23 minutes que la majorité encense. Il est vrai que le travail derrière la caméra y est impressionnant, d'autant plus dans des espaces aussi restreints. Mon attention s'est portée ailleurs, certainement à tord : la direction des acteurs, Vanessa Kirby et Shia LaBeouf, m'a simplement fait penser à un épisode de Baby Boom. Mais si, vous vous souvenez? La fameuse série de docu-réalité où de vrais couples étaient filmés avant, pendant et après l'accouchement. Difficile de rester naturels devant les caméras, n'est-ce pas? Et bien, c'est le ressenti que j'ai eu en observant les protagonistes. Ce dernier s'est agrémenté, pour moi, d'un énorme “ce n'est pas crédible !“
"La meilleure partie" (selon l'ensemble des critiques, qu'elles soient positives ou négatives, lues jusqu'ici) m'a donc laissée de côté, hormi le plaisir de retrouver Shia Labeouf sur les sonorités de Sigur Ros (était-ce un clin d’œil?) l'espace de quelques secondes mais cela reste très anecdotique.
Le plat principal se perd ensuite dans un gloubiboulga constitué des conflits familiaux, des démarches judiciaires, du déchirement du couple, de l'addiction du mari...
En soi ce n'est pas reprochable, la sauce aurait pu prendre si le ressenti des personnages était un tant soit peu représenté. Ici, il restera perdu au milieu des autres thématiques, comme si la scénariste n'avait pas su choisir son camps. Certains féliciteront le fait de ne pas "tomber dans le patho" mais au final il manque ce liant. Ces trop nombreux parfums se mélangent mal et génèrent un goût amer. Autrement dit, ces morceaux de films venant de différentes boites de puzzles se retrouvent attachés entre eux pour n'en former qu'un. Dès lors, l'ensemble est trop hétéroclite pour former un ensemble harmonieux.
Le dessert se prend les pieds dans le tapis et chute lourdement dans le domaine de la facilité et de la niaiserie risquant fort de gâcher le repas proposé.
Finalement, comme chez le boucher du coin, on conservera les meilleurs morceaux au travers de magnifiques prises de vues et de cadrages ingénieux en pointillé, des mouvements de caméras maitrisés, de certains passages brillamment mis en scène à l'image de ces moments de gêne, la maladresse de l'entourage et ces quelques moments particulièrement poignants d'un couple en difficulté qui nous rattacheront à plus de réalisme.
Il en reste un film sacrément bancal oscillant entre génie et maladresse. A voir. Ou pas.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Netflix ou l'art de la dispersion (Films), Les meilleurs films avec Shia Labeouf, Récapitulatif cinéphile 2021 et Les meilleurs films de 2021
Créée
le 8 janv. 2021
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