Je préviens ça va pas être clair (du tout)... Mais en même temps...


Et après on va me dire que je regarde des trucs bizarres qui ne sont pas des films... Mais que cherche Godard ici même ? S'affranchir du carcan cinéma pour retrouver une forme de liberté, faire revivre notre innocence enfantine, la joie de la découverte, nous balader de surprises en espiègleries et atteindre ce qui brille derrière, envoyer valdinguer tous les concepts en jouant avec, en se jouant d'eux, en jouant avec nous, en gros retrouver la joie d'ouvrir son Kinder. C'est comme du Bis de l'au delà mais du côté auteur quelque part... Je me suis fait la réflexion en voyant le petit homme parler en chamallow au talkie. Le n'importe quoi quand c'est vraiment passionné, ça emporte loin, vraiment. La dernière partie qui essaie de retomber tout en voulant s'envoler et montre la prison fatale avec une forme totalement libre (*spoiler***non, vous n'aurez pas la belle forme, la voiture qui se jette de la falaise, semble-t-il dire***spoiler*), je sais pas, c'est moins coulant, plus tragico-absurde, moins je sais pas quoi. Par contre j'ai vraiment aimé et beaucoup ri au reste.


Faut-il être un intello pour y comprendre tout ce qui se raconte ? Avec ma culture littéraire proche du néant cosmique et ma culture des classiques toute relative, je dis clairement non. Je pense qu'il faut juste avoir une certaine conscience de la vacuité du monde, de l'espace qui nous sépare et nous enveloppe, du plaisir de partir, loin ou en vrille, pour goûter au sel de la vie et donc à celui du film. Et les procédés de Godard sont quand même bien pertinents ici mine de rien, même aujourd'hui, même avec la photo assez naze, même avec tous les défauts volontaires ou non (qui font aussi la saveur d'un bon Bis), comme la bande son capricieuse pleine de surprises par exemple. Les cordes sont là, belles, romantiques, et puis elles s'arrêtent, paf, et la réalité revient telle qu'elle est filmée. Jamais l'effet retenté depuis n'a été aussi bien fait, aussi porteur de sens dans son chaos... "Et hop Tango !" Côté répliques fortes, ça fuse, les mots montrent bien tout ce que cherche à mettre en abîme Godard. Même sans avoir toutes les références nécessaires, je n'ai pas trouvé ça hermétique ou prétentieux, je ne pense pas que la poésie ait besoin d'être expliquée. Et puis analyser ce trip, c'est un peu essayer de le briser quelque part. C'est juste fou, préparé, pertinent et fou plus exactement, et c'est tout ce qui fait la saveur du passionné.


"Vous m'avez piqué 10 000 francs et vous avez couché avec ma femme l'an dernier - Ah oui... - Allez cho"...


ps : en voyant le nombre de drapeaux français flottant naturellement et librement dans le décor, je me suis dit que la prestation mondialement connue de nos joueurs de foot de mes couilles (NB : Coupe du monde 2010) avait quand même cassé quelque chose... Fou comme ce film fait réfléchir à tout et à rien, à l'essentiel quoi.

drélium
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le 17 juil. 2011

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