Pathos , le dieu des chouineuses a encore frappé
Comment,avec une telle matière que les "pilules bleues" de Frederik Peeters, peut on arriver à un tel résultat ?
Pourquoi pousser autant le pathos et le côté anxiogène alors que la bd autobiographique de l'auteur se démarquait par sa joie de vivre, sa tendresse et sa finesse ?
Il suffit de voir la tronche que tire Florence Loiret-Caille tout au long du film pour se dire que le réalisateur n'a rien compris à l'essence même de l'oeuvre qu'il adapte?
Alors que son homologue papier était souriante , combattive malgré la situation qu'elle vit ( elle et son fils , beaucoup plus jeune aussi dans la bd , ce qui rend là aussi les rapports moins forts ) et si touchante, le cinéma l'a rendu dépressive, triste et déprimante pour le spectateur.
Même dans les moments les plus joyeux, ça ne fonctionne pas.
On dirait que sa bouche est resté bloquée en mode "je fais la gueule parce ma vie est tellement triste et il faut que vous le compreniez en chialant un bon coup".
De plus, le réalisateur fait une fixette sur le côté sexuel de l'intrigue (comme garder des rapports avec quelqu'un atteinte du HIV) laissant de côté tous les autres éléments du bouquin ( et notamment , la relation avec l'enfant ).. En somme , la scène de l'hôpital ( expliquant aussi ce qui va lié le personnage principal et l'enfant est absente du film ) est remplacée par de multiple scène d'amour inutiles et limitant le propos de l'ensemble.
Et ce n'est pas les divers libertés prises qui vont nous réconcilier avec ce film.
Si la plupart des scènes clés sont présentes, on peut dire que "les pilules bleues" en tant que telle ne fait que la moitié du film , le reste étant des scènes reprises d'"Onomatopées" ( toujours de Peeters ) et des extrapolations plus ou moins bienvenues ( et pas très bien écrite comme la toute dernière du film qui n'en finis pas de ne pas se terminer ).
Et là je me pose une simple question : "Les pilules bleues" est un récit tiré de la vie de l'auteur.
Du coup, on ne peut que se demander ( et on l'espère ) que tous ses rajouts ont été écrits avec l'accord de celui-ci.
Certes, le réalisateur a pris ses dispositions en changeant les noms des personnages et en faisant - du coup - de cette histoire une version parallèle des pilules bleues ( ce qui est aussi abbérant mais passons) mais celle-ci garde toujours pour base une partie de la vie de l'auteur et on ne peut guère l'ignorer.
Au final, Il ne reste plus grand chose de l'oeuvre de Peeters devenu un tire lama dégoulinant qui déprime plus qu'il fait chialer
Si le film a une qualité , c'est de m'avoir redonné envie de me plonger dans l'oeuvre d'origine et de vous préciser que ce mois-ci sort le dernier tome d'Aama , dernière oeuvre ( de Sf cette fois-ci ) cultissime de l'auteur suisse qui, je l'espère , ne sera jamais adapté au cinéma.