Corporate wars
Durant l'été 1996, sortait en salles dans l'indifférence générale, un petit film de science-fiction, production modeste en grande partie canadienne, dont l'exploitation se dilua dans le raz-de-marée...
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le 27 janv. 2016
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Très intéressant que ce petit film indépendant de série B de S-F tiré d’une nouvelle de Philip K. Dick, auteur adapté à de multiples reprises au cinéma (Total Recall, Minority Report et surtout, le sublime Blade Runner).
Si l’action du roman nous place en pleine guerre froide, le film lui prend une autre option. On suit une guerre interplanètaire entre le Nouveau Bloc Economique et un conglomérat de résistants dirigés par des scientifiques face à ce NBE qui cherche a récupérer une ressource importante pour leur développement mais dangereuse car radioactive.
Le film débute par une petite explication du contexte du film et les raisons de cette guerre. On découvre ainsi que les résistants ont crées une race de robots, les hurleurs, qui leur ont permis de survivre en tuant de nombreux ennemis. Hurleurs dont on apprend par la suite qu’ils sont devenus autonome et que les ingénieurs ont mis en marche les machines avant de s’enfuir.
C’est typiquement le genre de film que j’aurais adoré adolescent, un film de genre hyper sympa et avec suffisamment d’ingrédients pour me parler et en faire un bon petit film culte.
Avec une dizaine d’année de plus et davantage de recul sur mon intérêt du cinéma de genre, je vois davantage de limite à ce film.
Pour revenir à Planète Hurlante, le film fourmille de bonnes idées, il est vraiment très bon pendant la première heure mais qui est desservi par un scénario alambiqué et une fin de film décevante.
Pour les points négatifs, on peut noter certains effets spéciaux vraiment très mauvais. Pas la peine de vous décrire la scène de la mort d’un certain modèle, je pense que ceux qui ont vu le film comprendront aisément à quoi je fais référence.
Second point : l’histoire. Le début nous explique rapidement les tenants et les aboutissants de l’histoire mais ca part direct dans du grand n’importe quoi. Parce que des scientifiques s’opposent au NBE, c’est derniers répliquent en lançant des bombes atomiques.
Ok, ils ont le sens du dialogue ces gens là. Déjà, rien que là, on est perdu. Quelle personne censée balance quelques têtes nucléaires en cas de manif.
C’est dommage, les ressorts dramatiques de l’histoire perdent en crédibilité avec ça.
Parmi les points positifs : on peut noter la présence de Peter Welle( Robocop) qui offre une vrai plus value au film.
Les hurleurs sont une excellente idée. C’est dans l’ensemble plutôt bien exploités avec notamment l’évolution de ces derniers avec de nouveaux modèles.
L’avantage aussi de ce type de production indépendante de série B, c’est aussi qu’ils peuvent prendre certaines libertés. Libertés qu’un blockbuster n’aurait pas forcément pu prendre.
Alerte spoiler :
La scène de fusillade lors du retour à la base est une merveille. J’étais scotché durant cette scène. On voit tout de même des adultes en train d’abattre des enfants. Des enfants, c’est pourtant un grand tabou, c’est très rare de voir ça. Et le film grâce à cette liberté peut mettre en scène ce genre de choses.
Sinon, outre les inévitables retournements de situation classiques de ce type de films, la fin est au final assez convenu et plutôt décevante.
Mais la vision de Planète Hurlante me laisse un regret. Qu’un réalisateur comme Paul Verhoeven, qui a déjà adapté du K. Dick (Total Recall) et fait pas mal de S-F (Robocop, Starship Trooper) n’ait pas été contacté (n’est pas voulu réaliser ce film ?). Et qu’au lieu du réalisateur lambda (Christian Dugay qui a depuis réalisé Japeloup avec Canet et le recent un Sac de billes) qui réalise le film, on aurait eu un vrai cinéaste aux commandes qui aurait pu livrer une œuvre avec une vision, un style, une personnalité qui lui est propre, qui aurait ainsi pu s’approprier l’œuvre et nous faire un grand film.
Néanmoins, Planète Hurlante reste un film extrêmement sympathique à regarder, qui possède de vrais qualités, avec des vrais bonne idées, servis par une distribution d‘assez bonne facture derrière Peter Weller, quelques scènes particulièrement bien trouvées… Et une ambiance qui est posée durant la première heure assez sympa, très stressante qui nous donne pas énormément d’aperçu des hurleurs, qui nous les présente de manière assez mystérieuse sans trop nous en dévoiler…
Et au final, on passe un bon moment devant le film alors, malgré ces défauts, ne boudons pas notre plaisir et profitons-en.
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Créée
le 7 mars 2017
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