Platoon sorti en 1986 reste à ce jour comme une référence ultime du film de guerre et plus en particulier celle du Vietnam, conflit ayant marqué en profondeur les esprits des américains. Oliver Stone non seulement à la réalisation était aussi à l'écriture et l'auteur y a mis du sien, ça sent vraiment le vécu avec des scènes proches des protagonistes, la caméra crapahute avec eux dans la jungle, fume dans les campements et s'endort sous la pluie pendant la garde. Il y a pourtant du lyrisme dans certains passages comme lors de la scène culte de la mort du Sergent Elias, passage mise en avant par le merveilleux Adagio de Samuel Barber. Sur le fond, Oliver Stone est déjà très agressif avec les institutions et avec les valeurs américaines en générale (même jusque dans les détails ave à la fin l'arrivée des renforts ou l'on voit un drapeau nazi sur le char !), Stone a fait la guerre mais déteste celle-ci comme le personnage principal Taylor qui découvre les horreurs auprès de deux figures (Elias et Barnes) que les analystes ont souvent décrit comme des figures paternels l'un mauvais et l'autre humaniste mais il faudrait peut-être plutôt les décrire comme des archétypes tragiques avec un Elias sorte d'héros humain et foncièrement bon tandis que Barnes est le Achille, tueur au sang-froid et guerrier invincible (spoiler, d'ailleurs Barnes tue Elias), on retrouve aussi le sage, le naïf sacrifié, etc. Un grand film sur le fond comme sur la forme, politique et pragmatique.

Créée

le 2 janv. 2023

Modifiée

le 30 avr. 2021

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Ygor Parizel

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