De l'impossibilité de vivre

(Attention spoiler)
Paz n'arrive plus à vivre. Elle a vécu mais elle sait que c'est fini, que l'être qu'elle porte signe la fin de quelque chose en elle. Elle essaye, tente de se convaincre qu'il est possible d'être heureuse quand on est si loin de ce dont on a envie. Elle a besoin d'immensité, de vide, de néant, elle veut plonger pour se rappeler qui elle était, jeune photographe, amoureuse, intense, vivante.
"Un artiste, c'est quelqu'un qui a mal aux autres." Elle a fini par avoir mal tout court, laissant mourir l'artiste qu'elle était, se laissant habiter par cette incapacité, cette impossibilité de vivre. Elle est belle, on voit sur son visage, son corps, ses vêtements, ce plongeon progressif, lent mais violent et jamais contrôlé vers les antres d'un vide. Elle plonge près de son requin, qu'elle a adopté. Et puis, elle s'en va et elle laisse tout ce qui peut être laissé : un enfant, un amour, des souvenirs, une odeur, des images. Pourtant, elle semble être encore là, dans la mer, son âme y est resté quand son corps nu a rejoint la plage.
Finalement, Plonger est un poème filmé, avec ses longueurs, et ses vers qu'on retient plus que d'autres mais il reste, s'installe et finit par vous habiter.