Reprise du film de même nom réalisé vingt ans plus tôt par Tod Browning, Iron Man vaut moins pour le charisme de ses personnages, fort oubliables et interchangeables, que pour l’entrelacs de deux mondes réunis par la violence et par cette impression, comme l’exprime en voix off Evelyn Keyes, d’être pris au piège. La mine et le ring partagent en effet une rivalité masculine toxique qui redouble la dangerosité de l’activité exercée : l’accident de forage rejoue ainsi, sur le plan professionnel, les bouleversements intérieurs que vit Coke Mason, interprété par Jeff Chandler, qui tente de trouver dans le sport une issue à sa condition médiocre. Le long métrage nous offre une immersion correcte dans le milieu de la boxe, les combats sont mis en scène avec une certaine efficacité, quoique nous soyons loin de la virtuosité d’un Raging Bull (Martin Scorsese, 1980).
Nous regretterons aussi que la rage meurtrière qui prend Mason au moment de boxer ne le tourmente davantage : les dialogues explicitent ce qui aurait dû rester de l’ordre du pulsionnel, de l’enfoui, de l’ineffable.