Torpille
Intro déjà, boom, prends ça pour commencer... Ensuite, une entame où quelques hommes commencent à dangereusement graviter autour d'un écran 60's censé hyper sophistiqué, les yeux carrément rivés...
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8
« Point Limite » est membre honorable du très restreint « club des films absolument parfaits à tous les niveaux ». Oui, rien que cela.
Le film s’ouvre sur le général Black, brutalement sorti de son sommeil par un sinistre cauchemar. Comment aurait-il pu se douter que le cauchemar venait, en réalité, seulement de commencer ?
À la suite d’une erreur technique, le mécanisme de destruction est lancé. Impossible d’arrêter l’escadron de bombardiers américains volant vers la Russie. Leur objectif ? Rayer de la carte Moscow et son infernal communisme. Le temps leur est compté. Russes et Américains doivent s’unir pour empêcher l’apocalypse nucléaire.
Sidney Lumet réalise ici un film aussi puissant qu’effrayant. Ce thriller militaire, conçu en huis clos, ne cessera jamais de croître sa tension intérieure, jusqu’à ce qu'il vous oppresse et coupe votre souffle. Le film, ayant souffert de la censure et d’un faible budget, a dû redoubler d’ingéniosité dans sa mise en scène. Par exemple, je pense à l'écran de contrôle, ou l’avancée des bombardiers et les combats sont représentés par de simples points sur une carte. Ceci dit, jamais de si simples points sur un écran ne m’auront autant stressé. Vous les regardez, comme les militaires présents dans la salle les voient, et vous assistez, impuissant, à la destruction et à l’espoir qui fléchit dans les coeurs.
Lumet dirige également ses acteurs d’une main de maître et obtient des prestations époustouflantes. Je dois admettre que j’ai rarement vu autant d’acteurs aussi convaincants réunis au même endroit. Chaque acteur nous offre un grand moment, même les petits rôles. Je pense à la femme du Colonel Grady qui, bien qu’apparaissant qu'une seule et unique fois, nous offre une scène déchirante et incroyablement puissante. Bien sûr, il a également le fabuleux Henry Fonda, incarnant un président des États-Unis extrêmement convaincant, déchiré entre ses sentiments et ses responsabilités. Il forme d’ailleurs un merveilleux duo avec Larry Hegman, campant le rôle d’un traducteur. Ce duo nous offre quelques longues scènes de discussions diplomatiques absolument passionnantes à suivre. On ne voit d'ailleurs plus le temps passer !
J’aimerais parler de chacun des acteurs et de leurs performances, mais pour éviter les redondances, je ne parlerai que de celles qui m’ont le plus marqué.
Enfin, parlons de cette fin.
I can hear the sound of explosions from the north east. The sky is very bright. All lit up.
Biiiiiiiiiiiiiip.
Ce fameux bruit qui te fracasse l’esprit et te décroche la mâchoire, tel un puissant coup de poing. Mais ce son est-il aussi brutal que le cut ultime du film ? Bien sûr que non.
Le film se termine avec un avertissement, ajouté par la Colombia et non par Lumet, pour rassurer le spectateur que les événements présents dans ce film n’ont jamais existés. Mais le résultat est là : vous êtes-là, choqué, et vous vous dites « qu’est ce qu’il vient de se passer ? ». Monstrueux.
Il faut voir « Point Limite ». Vous devez le voir, car c’est un grand film.
Je vous encourage également à voir le passionnant making-of du film, notamment pour saisir tout le contexte de production (absolument dingue d'ailleurs). Il ajoute une grandeur supplémentaire à cet incroyable film.
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Créée
le 10 janv. 2022
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