La course effrénée dans laquelle s'engage Kowalski ne semble pas trouver de point de basculement. Cette lancée furieuse sur les routes américaines se pose comme l'objet d'un désir de liberté individualiste, sans chercher à affecter son monde environnant. Mais malgré lui, il se retrouve poursuivit par la police. Dans cette immensité des plaines du Nevada, le film offre une grande ouverture dans les possibles tournures du film. Il pourrait durer indéfiniment rien que par cette persévérance du héros à vouloir poursuivre sa route, laquelle est toujours déviée de son point d'arrivée. Et l'on pourrait ne plus rien attendre de cette fuite vers nulle part, jusqu'à un point où l'un ou l'autre devra céder et laisser tomber la course.
Mais c'est à ce moment qu'intervient un basculement, non pas dans la narration même, même si la scène prend la forme d'un flash-back, mais bien dans l'idée du lieu même. On croirait entrer dans un autre film, et pourtant nous pénétrons les souvenirs de Kowalski. Alors que l'on finissait par étouffer de chaleur en plein désert, et la voiture lancée à toute vitesse ne nous permettait un quelque conque relâchement du corps ou de l'esprit. Cette séquence apparaît comme un souffle léger, comme une douce brise un matin de printemps. Quelque chose éclot comme une apparition rappelant un temps de liberté révolue. D'autant plus marquant dans sa confrontation à la menace extérieure que subit Kowalski, la police cherchant à le ramener au conformisme de la société américaine. Sans vraiment définir un temps et un espace précis, le film propose quelques instants autant terrestre qu'onirique où les folles apparaissent tel des créatures étranges du passées qui nous laisse rêver. Autant d'instants qui permettent à la course folle que menait jusqu'alors Kowalski de dévier franchement de se détourner de la route pour enfin explorer d'autres horizons, et disparaître.

lawrence_shyboi
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le 3 mars 2016

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