L’unique sensualité teintée de mystère que possède Pompei est détenue par son actrice principale, Garance Marillier, une fois encore magnétique, après sa prestation très remarquée dans Grave de Julia Ducournau (2016). Car faire abstraction d’elle reviendrait à mettre le doigt sur une abstraction quasi nulle, vaste coquille vide d’une heure et demie qui irradie ses corps dénudés en les exposant au soleil sans jamais mettre le feu aux poudres : le long métrage atteste une incapacité à faire naître de sa langueur et de sa contemplation quelque chose de profond, sa démarche s’avère aussi stérile que son imagerie recyclée qui ne procure qu’un vague sentiment d’ennui ponctué çà et là de phases oniriques inégalement réussies. Il y a quelque chose de trop fabriqué et de trop conscient, une artificialité de chaque instant qui pense tout et ne ressent rien. À l’instar du site archéologique italien, le film est fossilisé et paraît déjà daté alors qu’il vient de voir le jour.