La seule question qui m'intéresse de traiter au travers de cette critique, c'est le positionnement féministe pris par Ozon :
Que l'on ne s'y trompe pas, il y a tout intérêt à voir comment chaque désir de la femme est étouffé dans l'oeuf dans ce film.
Justement, c'est féministe. Il en est question sous toutes les coutures pendant le film.
Mais est-ce que c'est l'idée qu'on se fait de l'émancipation sexuelle et de genre ? Nous pouvons en douter, oui.
C'est quand même une sacrée propagande rigolote ce film...
Derrière ces accents sémillants, la comédie se joue de choses encore très actuelles et fait apparaître ces choses pour des rêveries du passé.
J'ai bien aimé la scène où la future députée Pujol rencontre une ancienne ouvrière sur le marché pendant sa campagne. Voir avec quel mépris et opportunisme elle gère une rencontre qui lui est pourtant favorable, une pauvre ouvrière, mère de onze enfants, tous mains-d'oeuvre chez Pujol-Michennot ! Et elle, la Pujol, qui se fait appeler... Maman...
Mais bon, cette fenêtre de nuance sur le personnage est très mince !
A force de jouer sur les contrastes visuels et psychologiques, Ozon marche les deux pieds dans ce qui est facile et rapide, à savoir... préjuger les déterminismes sociaux pour les rendre sympathiques.
On aurait certes perdu ce côté théâtre de Guignol, ce va-et-vient des caricatures mais...
Cela n'aurait empêcher en rien la démarche de la comédie de s'exécuter avec autant de vitalité !