Une comédie sociale réjouissante
J'avais beaucoup aimé une précédente comédie de François Ozon, Huit femmes, dont je n'ai pas encore parlé dans ce blog. Pourtant, elles sont si rares les comédies françaises réussies, qui échappent à la vulgarité et qui font tout de même réfléchir car Potiche est tout cela : divertissante, certes, mais aussi pleine de références à la situation féminine, cantonnée au rôle de "potiche" pendant des siècles. Ce film n'est pas non plus dénué de références à notre époque. On ne peut s'empêcher de penser entre l'affrontement entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy pour la présidence de la République, aux attaques machistes et aux moqueries qu'elle a dû essuyer (y compris dans son propre camp) et, au regard des dernières critiques dont ont fait l'objet des ministres socialistes femmes à l'Assemblée nationale, se dire que le combat de Suzanne Pujol, les délocalisations, les malversations financières, les compromissions politiques sont toujours (et même plus que jamais !) d'actualité.
Bien entendu, ce film est, et reste, une comédie et il ne faut pas le prendre pour un pamphlet politique. Il ne changera pas les mœurs ni la ségrégation dont les femmes restent victimes dans ce pays qui est, soi-disant, la patrie de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Mais il y contribuera.
Un grand coup de chapeau à Catherine Deneuve qui est "la" star incontestée de ce film, même si les seconds rôles sont épatants aussi. Elle a accepté de s'enlaidir au début pour mieux rayonner ensuite et quelle belle leçon d'acteur quand, à la fin, elle entonne elle-même, sans doublage et sans fausses notes, la belle chanson écrite et interprétée par Jean Ferrat dans les années 60 : "C'est beau la vie".