Des femmes premium interchangeables

Autobiographique – « expérience vécue » – pour l’une des réalisatrices, une plongée dans les coulisses de la préparation d’hôtesse de salon (ici de salon automobile). Une formation nécessaire comme pour tout (petit) boulot, voire un formatage tragi-comique (aussi ridicule pour tout spectateur que terrible pour toutes celles qui doivent en passer par-là), dans les jeux de rôles préliminaires « défendre et incarner la marque » (« oser véritablement le bonheur »), « laisser au client la place de décisionnaire », voir dans le couple de visiteurs Madame en alliée et non en concurrente puisqu’après tout il faut faire payer Monsieur, devenir des femmes premium (interchangeables par leur maquillage et uniforme standardisés en cachant piercings et tatouages personnels)… juste en posant à côté des voitures… des faire-valoir sexy, de pulpeuses potiches, des pots de fleurs souriant comme des idiotes… par la superficialité des atouts d’une jeune femme attirer l’attention strictement sur de nouvelles voitures. Une exploitation avérée de la féminité noyée dans un discours de capitalisme sauvage (faisant croire que la femme n’est pas passive) et d’adaptation à tout profil psychologique dans l’unique logique de la vente d’un produit, la femme (de moins en moins libre) s’effaçant au profit d’une voiture (seul objet de désir possible) de plus en plus performante… 

On imagine des mannequins mais ici ce sont des filles ordinaires. Et la question qui se pose, la présence des hôtesses est-ce vraiment un modèle économique efficace et prouvé pour faire vendre davantage ?  Et comme cela semble le cas (autrement on ne reproduirait pas de salon en salon le même modèle, le mêmes couple – nouvelle voiture & jolie fille) on est dans une manipulation totale du public ou une publicité mensongère...