GoGo Power Rangers au chapeau

Curieux mois de mars/Avril 2017 où nous avons à la fois un remake de la Belle & La Bête de Disney (1991), une adaptation hollywoodienne de la version anime de Ghost In The Shell (1995) et ce nouveau Power Rangers rebootant au cinéma la série de 1993 (sachant qu’elle continue sur petit écran son petit bonhomme de chemin en étant à sa 25è saison avec la mouture Super Ninja Steel).

Bref tout ça pour dire que depuis quelques temps nous sommes de plus en plus habitué à revoir des licences vieilles de plus de 20 ans sur grand écran, avec un lifting « super-sérieux » au passage histoire de déculpabiliser ceux qui viennent le voir, le tout mixé avec une Origin Story afin de mettre tout un univers en place.

Pour moi ce furent les principaux défauts du long métrage, ce besoin curieux chez les marins de faire des grandes phrases alors que c’est quand même basé sur une série où des types en costumes se battent à coup de monstres géants, et cette frustration d’attendre une centaine de minutes avant le premier combat et un final expédié en quelques plans. Alors oui, quand résonnent enfin le cri « Go Go Power Rangers » c’est jouissif, mais il aura fallu attendre.

Heureusement l’attente ne se fait pas en de très mauvaise compagnie avec des personnages principaux très bien développés nous étant au départ montré dans une salle de détention en hommage au Breakfast Club de John Hughes (d’ailleurs, coïncidence ou pas, le film Power Rangers sortant exactement le 24 Mars, soit pile le jour de détention des personnages du Breakfast Club).
Oui nos héros sont des misfits avec le champion de football américain mis au ban pour avoir osé volé la vache mascotte de ses adversaires (hommage à Animal House, autre Teen Movie des 80’s), un autiste (traité d’une manière positive et mis au même niveau que les autres personnages ce qui fait vraiment du bien) ; l’ex fille populaire du lycée etc etc etc je ne dévoilerais pas tout mais ce sont déjà des héros positifs et bordel qu’est-ce que c’est cool de voir ça après des années et des années de super héros dépressifs.
Ok eux non plus leur vie n’est pas si rose que ça, mais au moins ils ne s’apitoient pas sur leur propre sort et ça faisait très longtemps que je n’avais pas vu ça. Donc oui, la mise en place est très frustrante et assez longue, mais le traitement des personnages rattrape ce défaut et j'ai même l'impression que le seul bât qui blesse de ce film Power Rangers, c'est que les scénaristes ne semblaient super pas intéressés par le fait de devoir y caser du Power Rangers.

Dans les autres points positifs, j’ajouterais également la présence de Bryan Cranston en Zordon, qui avait doublé des méchants dans la série d’origine et qui avait donné son nom au Ranger Bleu ; ainsi que l’excellente Elizabeth Banks en Rita Repulsa qui cabotine à mort et ça fait plaise, et pis Bill Hader en Alpha 5 qui m’a fait oublier la voix insupportable du robot d’origine.
Ah et ils ont enlevé aussi les personnages de Bulk & Skull qui me faisait complètement détester la série de base et ça c'est cool.

Bref pas un chef d’œuvre vraiment, mais, au contraire de pas mal d’adaptations de machins des 90’s récents -Ninja Turtles c’est de toi que je parle- je trouve ce film essentiel sur de nombreux points positifs comme le fait que Jason utilise sa force d'une manière totalement altruiste, la présence du perso de Billy et un important passage LGBT aussi.
Je suis très heureux que ce film existe, et c'est déjà pas mal.