Vendu comme un film d’action sympathique, Premium Rush est comme prévu… un film d’action sympathique. Il se rangera aux côtés des Cliffhanger et compagnie, ces séries B n’ayant jamais la prétention d’aller plus haut et plus loin, on ne parle pas de la lutte pour la médaille d’or mais l’adage ne dit-il pas : « l’important, c’est de participer » ?
Dans cette série B, la star qui explose tout, ce n’est pas Joseph Gordon-Levitt mais Michael Shannon. Incarnant un individu détestable voulant mettre la main sur le colis de Wilee, le héros incarné par le protégé de Batman. En regardant le jeu de celui qui avait explosé l’année dernière en tant que précog dans Take Shelter, on a parfois des réminiscences de Gary Oldman dans Léon. Certes l’acteur ne va pas aussi loin dans la folie mais sa grosse carrure (1m90 quand même, contre les 1m77 de Joseph) lui permet d’envahir le champ de la caméra se posant comme une sorte de croque-mitaine. Vivement son rôle de Général Zod dans le prochain Superman (ça va changer de Lex Luthor).
Toutefois, Premium Rush n’aurait pas pu exister sans ses scènes d’actions plutôt bandantes même si la réalisation demeure classique hormis sur quelques fulgurances comme ces prémonitions à chaque deadline (la « vision vélo »). Malgré tout, on ne peut pas s’empêcher d’être réellement impressionné en effet, l’histoire se base à New-York, une ville assez majestueuse dont la vie fourmille dans ses rues. En situant la base de son récit dans cette ville (et non pas un cadre qui lui ressemble), Premium Rush capitalise une certaine sympathie car on y voit les rues les plus populaires de la grosse pomme et même Central Parc. On pourrait reprocher au film une certaine redondance dans son déroulement, facilement résumé par : « course de vélo, développement d’intrigue, course de vélo, … » mais ce serait oublier une diversification de thème à chaque tour de pédale: course-poursuite à la Duel avec un vélo à la place de la voiture et une voiture à la place du camion, course basique et des figures techniques.
On récupère aussi un humour proche du duel épique entre Vil Coyote et Bip Bip – d’ailleurs le fait que le nom du héros soit Wilee n’est sûrement pas un hasard, le nom de Vil Coyote en VO est Wile E. Coyote – pour les courses-poursuites épisodiques entre Joseph Gordon-Levitt et un policier cycliste sauf que le Coyote devient Bip-bip. Il en résulte des passages assez drôles surtout grâce à l’obstination du policier n’ayant rien à envier à celui de Vil Coyote. Et puis bien sûr, on a le droit à nos traditionnelles répliques bien senties.
Toutefois le film a un peu plus du mal à s’en sortir du côté du scénario beaucoup trop classique (pourtant c’est le domaine de prédilection du réalisateur qui a signe ceux de Jurassic Park, Mission : Impossible ou encore Spider-Man) et sans surprise malgré des bonnes idées comme ces retours en arrière permettant de dévoiler les tenants de l’intrigue en adoptant des points de vue différents.
Bien sûr, je ne terminerais pas sans parler de Joseph Gordon-Levitt et Dania Ramirez (vous savez la fille qui pleurait du pétrole dans la série Heroes et que le Qatar pourchassait). Pour Joseph, aucune surprise, sa bonne bouille permet d’attirer les filles (plutôt mignon) et les mecs (pas beau gosse et une bonne tronche de pote). Ce n’est pas avec Premium Rush qu’il éclaboussera le monde de son talent (ses précédents films s’en sont chargés) mais il y témoigne un certain talent pour l’action (il s’est même blessé sur le tournage – 31 points de suture) qui fait qu’on regrette qu’il n’ait pas pris une plus grande place pour l’action dans The Dark Knight Rises. La fille est suffisamment mignonne pour qu’on tombe rapidement amoureux d’elle et elle tient le coup pour ses séquences d’actions.
Signalons la plantureuse Jamie Chung qui mettait les membres masculins au garde à vous dans Copains pour toujours. Son rôle est assez classique, typique de la femme fatale qui remet un dossier dangereux au détective privé Joseph. Les années passent, les intrigues restent.