Preuve irréfutable par Wolvy128
De manière générale, je dois dire que j’ai vraiment beaucoup apprécié ce film. J’avais peur d’avoir affaire à une réalisation un peu niaise décrivant l’histoire d’amour d’un jeune couple sur fond de problèmes mathématiques et j’ai été agréablement surpris par le résultat. En effet, il s’agit en fait d’un véritable drame doté d’un scénario plutôt simple au demeurant mais particulièrement efficace en définitive. Notamment dans son utilisation intelligente des flashbacks. Certes il s’agit d’un procédé déjà maintes fois utilisé au cinéma et à la télévision mais en ce qui me concerne, cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu employé à si bon escient. Effectivement, non seulement ils font considérablement avancer le récit de par les informations qu’ils donnent mais ils réservent également quelques surprises de taille étant donné qu’ils sont souvent entremêlés avec la réalité. Du coup, une séquence commençant dans la réalité peut très bien se finir par un flashback sans que l’on s’en aperçoive avant la fin. Ce qui a le mérite de rendre le film encore plus captivant qu’il ne l’est déjà.
Ensuite, le film se démarque également par un traitement efficace du sujet et une structure narrative mettant avant tout l’accent sur les personnages. Ainsi, toute la première partie s’attarde essentiellement à décrire la situation des différents protagonistes. En particulier celle de Catherine qui est le personnage centrale de l’histoire et qui se révèle être, dès le départ, particulièrement tourmentée. Touchée par le deuil et la solitude, elle va trouver chez Hal un rayon de lumière salvateur. A ce titre, les toutes premières scènes du film entre les deux sont vraiment très émouvantes. Ce qui n’est certainement pas un choix anodin du réalisateur car cela permet de nous attacher directement aux personnages et de comprendre rapidement ce qu’ils vivent de façon à pouvoir, par la suite, apprécier à sa juste valeur toute la seconde partie de l’histoire. Une seconde partie davantage centrée sur les mathématiques et sur la notion de preuve mais qui ne perd toutefois jamais en intérêt car cela reste extrêmement basique et accessible. Il est d’ailleurs plus question de psychologie que réellement de démonstration mathématique. Dès lors, les personnages continuent de nous émouvoir et les quelques flashbacks qui agrémentent le récit alimentent habilement le suspense.
Enfin, au-delà du scénario et du traitement, l’autre gros point fort du film provient assurément du casting qui se révèle être étonnamment bon. Je dis étonnamment car en voyant Gwyneth Paltrow et Jake Gyllenhaal pour la première fois, on a du mal à les imaginer en tant que passionnés de mathématiques. Et pourtant, ils incarnent parfaitement leur personnage et se montrent convaincants dès les premières minutes. En particulier Gwyneth Paltrow qui est profondément sincère et touchante dans la peau de cette jeune femme seule et dépressive qui est terrifiée à l’idée de devenir comme son père. C’est le genre d’actrice qu’on ne voit pas assez souvent dans des premiers rôles consistants et c’est bien dommage au vu de son talent. J’ai personnellement été séduit par les nuances de son interprétation et par son jeu tout en subtilité. A ses côtés, Jake Gyllenhaal ne démérite pas et profite de son capital sympathie habituel pour nous attendrir dès les premières scènes. Sans forcément disposer d’un rôle marquant dans sa carrière, c’est un acteur que j’apprécie beaucoup et qui ne me déçoit presque jamais. Et que dire d’Anthony Hopkins qui rappelle avec ce rôle que c’est toujours un acteur de premier ordre.
En conclusion, Preuve Irréfutable est donc un petit film sans prétention qui gagne toutefois à être connu car il dispose d’un scénario bien construit et d’un casting impeccable. De plus, la mise en scène est bien maîtrisée et les dialogues sont efficaces. Et puis cerise sur le gâteau, l’émotion est au rendez-vous et nous offre quelques très beaux moments de cinéma. Bref, un film à voir impérativement ! De préférence en VO pour pouvoir apprécier comme il se doit le jeu des acteurs.