Primaire raconte l'histoire d'une institutrice de primaire qui rencontre un petit écolier qui va complètement bouleverser sa vie. Un film simple à priori, mais détrompez-vous, c'est une oeuvre aux multiples couches, qui a pour volonté de traiter un cas social (ou des cas sociaux, puisqu'il y en a plusieurs), mais pas que, c'est un film qui dénonce la nouvelle industrie de l'éducation dont l'objet n'est plus d'enseigner ou d'inculquer le “savoir” aux jeunes générations mais de produire les futurs agents du marché de l'emploi, les futurs salariés, ouvrier, cadres ou encore les intellectuels pour les plus privilégiés (j'entends par privilégiés les personnes issues d'environnements où le savoir et les connaissances occupent encore une place importante.). Ce film s'intéresse aussi aux relations humaines et pose des questions qui, pour certaines, peuvent déranger: Quel est le rôle des professeurs d'écoles? Où et quand s'arrête leur travail? Dans quelle mesure sont-ils libres d'exercer leur métier? Y a-t-il un âge pour apprendre?..
Réalisé par une femme, Primaire s'éloigne des clichés et représente la diversité sans aucun préjugé. Le jeu d'acteur des enfants est bluffant. Les personnages sont attachants. Et l'histoire est bouleversante (certaines séquences m'ont émue au point d'en pleurer et je ne pleure que rarement.).
Hélène Angel nous livre une comédie dramatique bien française, qui ne se veut pas autre chose que ce qu'elle est (quel beau français ai-je là, mdr) c'est-à-dire une représentation réaliste de la vie avec un chouia d'humanisme et beaucoup d'amour.