Des hectares de forêt en feu, des arbres calcinés et une route ravagée, voilà le triste sort que connu le Texas au début des années 80. C'est dans ce décor que le film nous présente deux personnages, beaux-frères, seuls au milieu de cette immense forêt pour faire la marquage des routes endommagées. Pour l'un la solitude a ses vertus, de toute façon il sait que sa fiancée l'attendra à son retour. Pour l'autre être seul est une souffrance permanente, obligé de se masturber en attendant le week-end où il pourra, enfin, "tremper le biscuit". Prince of Texas a ces petits aires de films fauchés mais libre, tourné sur le tare. L'essentiel de l'action du film n'est pas mise en image mais est raconté par les différents personnages. Le seul décor est cette immense forêt dont on les verra jamais sortir.
La rencontre fortuite avec une femme cherchant les moindres souvenirs dans sa maison en cendre donne au film une autre dimension. Comme si les deux personnages, tout comme la femme, n'étaient que deux fantômes ignorant leur mort dans l'incendie, et continuant à errer au milieu de cette forêt, tentant de donner sens à leur vie (comme la géniale scène où Paul Rudd joue les pères de famille rentrant dans une maison calcinée).

Le résultat est d'une telle fraîcheur, accompagnée par une musique exceptionnelle, Prince of Texas est un joli moment de cinéma indépendant tout de même assez rare. Mention spéciale à Paul Rudd, juste génial avec sa superbe moustache.
JimAriz
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le 9 nov. 2013

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