Printemps tardif est sans doute le film de Ozu datant d'avant les années 50 le plus reconnu internationalement parlant mais avec du retard, car les oeuvres de ce cinéaste japonais sont restés très confidentielles jusqu'à peu. Ce film nous raconte la relation entre un père veuf et sa fille de 27 ans dédiant sa vie à s'occuper de son papa, jusqu'à ce que la soeur de ce dernier vienne mettre son grain de sable en jouant à la marieuse. Dans ce drame, l'auteur consulte une fois de plus son sujet fétiche, la famille bourgeoise nippone face à la tradition avec ce père et sa soeur décidant qu'il est temps pour la jeune femme de se marier presque contre son gré celle-ci finalement se résignant à son sort. Printemps tardif est d'une élégance discrète caractéristique d'Ozu, avec les séquences en caméra fixe au ras du sol, mettant en avant les décors des petits habitations nippones, le mélange subtil de mélancolie et même d'humour même si dans ce cas-ci, le comique est moins présent notamment dans la dernière demi-heure ou l'amertume émerge pour s'installer dans le mélodrame. Les deux interprètes principaux sont Setsuko Hara et Chishu Ryu, deux stars du cinéma japonais qui apparaîtront dans presque tous les films du cinéaste, leur jeu toute en finesse affective et non-dits est remarquable.

YgorParizel
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mon Top 1949 des meilleurs films

Créée

le 14 janv. 2025

Critique lue 4 fois

Ygor Parizel

Écrit par

Critique lue 4 fois

D'autres avis sur Printemps tardif

Printemps tardif
Chaiev
9

Les âmes vagues

Comme si à 45 ans et après plus de 30 longs-métrages il ressentait le besoin de faire le point entre son œuvre passée et celle à venir, Ozu fait soudain appel à son vieux compagnon le scénariste Kogo...

le 6 avr. 2017

33 j'aime

3

Printemps tardif
limma
8

Critique de Printemps tardif par limma

On retrouve le Japon entre tradition et modernité et la dissolution de la cellule familiale, thème récurrent du réalisateur. Yasujirō Ozu reprend ses acteurs fétiches et la relation père-fille avec...

le 12 nov. 2018

14 j'aime

2

Printemps tardif
abscondita
8

" N’attends pas le bonheur, construit-le toi-même"

Printemps tardif, c’est un régal pour l’œil comme sait si bien en offrir Ozu. Un écrin visuel pour raconter un drame qui n’a rien d’original dans l’œuvre du réalisateur : celui de Noriko, une jeune...

le 12 janv. 2024

11 j'aime

3

Du même critique

L'Enfant du diable
YgorParizel
9

Critique de L'Enfant du diable par Ygor Parizel

Voilà une belle réussite en matière de maison hantée, un genre codifié et pas évident. La première moitié du film est clairement axée sur des scènes de frissons qui sont simples mais particulièrement...

le 27 oct. 2014

10 j'aime

4

La Nuit américaine
YgorParizel
9

Critique de La Nuit américaine par Ygor Parizel

François Truffaut démontre si le fallait encore l'amour qu'il porte au cinéma (détail drôle c'est qu'il parle d'un film tourné en studio). Les coulisses de cet univers avait rarement été filmé de...

le 22 nov. 2023

9 j'aime

2

Mustang
YgorParizel
10

Critique de Mustang par Ygor Parizel

Il y a vraiment quelque chose dans ce film, c'est non seulement un très bon drame familial mais également une oeuvre qui devrait être un symbole pour de nombreuses femmes, sur l'émancipation. Le...

le 29 juil. 2016

8 j'aime