Les âmes vagues
Comme si à 45 ans et après plus de 30 longs-métrages il ressentait le besoin de faire le point entre son œuvre passée et celle à venir, Ozu fait soudain appel à son vieux compagnon le scénariste Kogo...
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"Printemps Tardif" de Yasujirō Ozu est un chef-d'œuvre cinématographique qui transcende le simple récit familial pour explorer les profondeurs de l'existence humaine. À travers le prisme de l'obligation familiale se cache un complexe d'Œdipe non résolu profond. Le film offre une méditation poignante sur les liens familiaux, le passage du temps et la construction du bonheur.
Au cœur de cette réflexion se trouve la relation entre un père veuf et sa fille, incarnée avec une profondeur émouvante par Chishū Ryū et Setsuko Hara. La fille exprime ouvertement son bonheur dans leur relation, mais c'est le père qui offre une sagesse intemporelle lorsqu'il déclare : "il ne faut pas attendre le bonheur, il faut le construire". Cette citation incarne la portée philosophique de l'œuvre, invitant le spectateur à réfléchir sur la nature du bonheur et sur le rôle actif que chacun doit jouer dans sa quête.
Ainsi, ce film se dégage de "Le goût du saké" portant sur la même thématique mais où il s'agit du père qui éprouve des difficultés à se séparer de sa fille.
Les performances des acteurs, imprégnées de nuances et de profondeur, donnent vie aux émotions et aux dilemmes des personnages, offrant ainsi une immersion totale dans leur univers. L'habituelle mise en scène méticuleuse d'Ozu, avec ses plans fixes au ras du sol, renforce cette immersion en créant une atmosphère contemplative et intime.
En somme, "Printemps Tardif" est bien plus qu'un simple film familial ; c'est une œuvre d'une profondeur philosophique remarquable, offrant une réflexion profonde sur la construction du bonheur et sur les relations humaines. Cette méditation sur la condition humaine fait de cette œuvre de Yasujirō Ozu un véritable classique du cinéma mondial.
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Créée
le 9 mars 2024
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