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Généralement lorsque l'on parle de films avec des femmes en prison on pense série B, cinéma d'exploitation et WIP (Woman in Prison) avec tout ce que ça implique de sévices corporels sous la douche, de crépages de chignons sous la douche, de matonnes sadiques sous la douche, de lesbianisme consenti ou forcé sous la douche, de fouilles au corps sous la douche et aussi de scènes de douches. Oui le WIP se range globalement dans l'univers érotique un peu complaisant et c'est avec une certaine curiosité que j'ai attaqué Prisonnières un film français de 1988 réalisé par Charlotte Silvera qui nous plonge dans l'univers d'une prison pour femmes de Rennes. Mais de WIP à FEP (Femmes en Prisons) il y-a vraiment tout un monde d'écart et triste aveux du manque d'hygiène des français rien ne se passe jamais sous les douches dans Prisonnières puisque les détenues n'en prennent jamais. Le film de Charlotte Silvera s'inscrit bien plus dans une vague de drame psychologique que de cinéma de genre à tendance voyeurisme érotomane, mais ne partez pas le film n'est pas pour autant complétement inintéressant.


Dans Prisonnières nous allons suivre durant plusieurs jours le quotidiens de femmes détenues dans la prison de Rennes. Entre les nouvelles arrivantes, les taulières et les surveillantes c'est tout l'univers carcérale de cette prison qui se retrouve chamboulé par la découverte d'un sachet de drogue.


Bien évidemment Prisonnières n'a rien à voir avec les nombreuses séries B dont elle partage pourtant l'univers carcéral. La réalisatrice choisit une approche plus sérieuse, plus froide, plus réaliste en nous plongeant dans un panier de crabes qui ne dit pas tout à fait son nom. Une des forces du film de Charlotte Silvera est sans doute de mettre en scène un univers dont toute la violence est souvent insidieuse et sous entendue. Une des surveillante dira au détour d'un dialogue " Au moins avec les hommes c'est plus simple , un grand coup de poing dans la gueule et c'est terminé" regrettant combien les rapports entre ses femmes sont tout aussi violents mais bien plus sournois. Prisonnières gravite autour de plusieurs intrigues comme la lutte entre deux anciennes et taulières de la prison, l'intégration difficile d'une nouvelle coupable d'infanticide, la relation amoureuse de deux prisonnières qui débouche sur un projet d'évasion et cette histoire de sachet de drogue retrouvé. Non, dans Prisonnières on ne bastonne pas sous les douches, on ne se taillade pas dans la cour mais on manipule, on fragilise, on protège, on complote à coups de petits mots, de rumeurs et de jeux d'influences auprès des puissantes comme des plus faibles. Et même si l'ensemble manque de force et de puissance pour imposer ses aspects les plus dramatiques , le film tient la route et offre une intrigue plaisante à suivre. La mise en images de Charlotte Silvera est assez classique mais offre de jolis plans comme ses long travellings le long des murs et des barreaux dont s'échappent plaintes, cris, râles de douleurs comme de plaisirs et les mots de détenues qui parlent seules dans leurs cellules.


Le film s'appuie sur un joli casting avec Annie Girardot et Bernadette Lafont qui incarne les deux taulières et patronnes au sein des détenues et Marie Christine-Barrault ultra rigide en chef des surveillantes. On retrouve également Fanny Bastien (Pinot Simple Flic) , Agnes Soral (Tchao Pantin) et Corinne Touzet très convaincante en femme se découvrant une passion amoureuse pour une autre détenue. Globalement le niveau d'interprétation est des plus corrects avec un léger bémol pour Agnès Soral qui en fait un peu des caisses, les personnages ne sombrent en tout cas dans aucune caricature trop prononcée.


Prisonnières n'est certainement pas un grand film tant il lui manque de la force et de l'émotion pour s'imposer vraiment, pourtant le film de Charlotte Silvera propose un regard sur un univers relativement peu représenté dans le cinéma français ce qui en fait une curiosité appréciable. Le FEP c'est donc comme le WIP mais sans les douches .

freddyK
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le 2 oct. 2021

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