surface lisse

Cette histoire de Kirghizes Afghans qui vivent entre la Chine, le Tadjikistan et le Pakistan n'était pas très claire à mes yeux, mais le film arrive à tout replacer dans son contexte dès le début, ce qui permet de ne pas s’emmêler les pinceaux. On a donc un peuple nomade, qui se retrouve prisonnier sur une bande de terre au moment du partage des frontières dans cette zone, d'où le titre.
L'avantage de ce film, c'est qu'il arrive à être assez clair sur la situation, bien qu'il n'aille pas chercher bien loin.

Le documentaire dresse donc un état des lieux en se concentrant sur un groupe en particulier. À travers ces Kirghizes, on nous resitue l'histoire de la région, les principaux soucis de ces gens, et les possibilités qui leur sont offertes pour l'avenir. On les suit pendant environ deux saisons, observant quelques moments clés : le passage du camp d'été au camp d'hiver, le mariage, l'achat de denrées alimentaires...
Seulement, Les prisonniers de l'Himalaya ne nous apporte pas grand chose de plus. On a un rapide aperçu de la façon dont ils vivent, mais ça reste superficiel. On reste donc plutôt sur sa faim, d'autant qu'il y aurait sans doute des tas d'autres choses à dire (ou à montrer).

Et il y a cette voix off assez ennuyante, qui nous liste des faits et commente les images de façon totalement artificielle. Aucune info n'est jamais apportée directement par les sujets filmés, et même si la voix off apporte des renseignements utiles, ça devient par moments un peu lourd.
Les quelques interventions des Kirghizes sont donc répétitives (du style la personne dit exactement la même chose que la voix off, mais à la première personne), ce qui renforce le malaise.
Il y a aussi des commentaires qui tentent d'analyser la situation de manière un peu naïve mais tombent à côté. On parle par exemple d'un homme qui marie ses deux enfants, d'une part on plaint la fille qui n'a pas le choix, tout en félicitant le gars (qui n'a pas le choix non plus) et se disant que la vie est dure pour les femmes dans cette société patriarcale... Ça mériterait un peu plus d'objectivité, ou alors proposez-nous directement un documentaire ethnologique qui prend le temps de les comprendre...

Bref, le sujet mériterait d'être creusé, mais ce documentaire là ne vaut pas vraiment le détour.