Oscillant entre une forme documentaire brute et une quête esthétique quelque peu ostentatoire – en témoignent les plans fixes sur des objets, de la salle de réunion à un buffet aux allures de comptoir de cantine –, Problemski Hotel investit avec intelligence le quotidien d’êtres qui, en raison de leur statut de migrants, sont contraints à l’immobilité, non à l’immobilisme : les uns apprennent tant bien que mal le français, les autres installent périlleusement un arbre de Noël haut de six mètres, tous rendent possible un dialogue entre des cultures qui à la fois retranscrit la nature européenne de la capitale bruxelloise et sert de modèle à des politiques intérieures tournées pourtant vers le repli sur soi et la fermeture des frontières. Avec un certain humour, quoique souvent forcé, le réalisateur conjure tout misérabilisme et reproduit, telles des vignettes, le choc de deux ou de plusieurs mondes en contact dans un espace significatif, immeuble désaffecté qui porte en lui toute la froideur et toute la verticalité du pouvoir capitaliste. Une curiosité que l’on ne saurait cependant reconnaître comme aboutie ni pleinement maîtrisée.

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le 7 oct. 2024

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